Avant les magrittes, Gunther Duret au Ramdam
S’il vit à Bruxelles, le jeune Gunther Duret (14 ans) n’en oublie pas ses racines familiales, à Belœil. Il est à l’affiche du film "Un monde". À voir ces mercredi et jeudi dans le cadre du Ramdam Festival.
Publié le 19-01-2022 à 06h00
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Gunther Duret est-il le nouveau "petit prince" du cinéma belge? Prince, il l'est en tout cas symboliquement de par sa famille paternelle, originaire de Belœil et plus précisément de Quevaucamps. "Même si je n'y ai jamais vécu, j'allais assez régulièrement dans cette région pour voir mes grands-parents, explique le jeune Bruxellois. J'y ai de bons souvenirs, et je suis encore content d'y retourner de temps en temps." En 2016, son père, Greg Duret, avait créé le buzz en Côte d'Ivoire avec le tube de l'été Pamela la Brouteuse et plus de 50 000 vues de son clip sur Youtube. Sa mère, Mathylde Demarez, est aussi active dans le domaine artistique, sur les planches des théâtres, en tant que comédienne et metteuse en scène.
«Être comédien, c’est un peu naturel»
Aujourd'hui, c'est au tour du fiston d'être en tête d'affiche. Après une première expérience dans le film Filles de Joie, Gunther Duret, aujourd'hui âgé de 14 ans, a rejoint le casting du premier long-métrage de Laura Wandel, Un monde qui aborde la question du harcèlement scolaire. "La réalisatrice est une amie de ma mère et elle a naturellement pensé à moi pour interpréter le rôle d'Abel, se rappelle le jeune comédien. Je l'ai rencontrée et puis on a travaillé ensemble, avec aussi Maya (Maya Vanderbeque qui interprète le rôle de Nora, sa petite sœur, NDLR.) pendant plus d'un an pour préparer le film." Une préparation qui a fait office de formation accélérée pour celui qui a le sens du jeu et de l'interprétation de manière innée. "Je n'ai jamais pris de cours de théâtre ou autre, sourit Gunther Duret. Mes seules expériences reposent sur les pièces de théâtre qu'on faisait chaque année à l'école… J'ai toujours aimé jouer, me mettre dans la peau d'un autre personnage, exprimer des émotions différentes, etc. Être comédien, c'est un peu naturel en moi… Dans le cadre de film, avec Laura Wandel, tous les week-ends, on se retrouvait pour travailler autour du scénario qu'elle ne nous avait pas transmis au préalable. Elle expliquait la scène en question et puis elle nous demandait d'improviser, et ainsi de dessiner au fur et à mesure le scénario. Toute cette préparation m'a permis de travailler sur les émotions et de mieux les appréhender pour réussir à les exprimer."
«J’ai été victime d’une certaine forme de harcèlement»
Et le jeune garçon a aussi dû prendre conscience de la problématique du harcèlement à l'école, et de tous ses aspects. "Je n'avais pas conscience que cela pouvait aller aussi loin… J'ai moi-même été victime d'une certaine forme de harcèlement lorsqu'en stage, j'ai dû faire face à des moqueries parce que j'étais un peu plus petit que les autres enfants de mon âge… Ce n'est pas du tout dans la même proportion que ce que subit Abel dans le film qui est aussi victime de violences physiques, mais cela reste des mots et des paroles qui font mal. Dans le film, je passe du statut de victime de harcèlement à celui de harceleur… et cela m'a permis de prendre conscience qu'on peut vite passer d'une situation à l'autre et que l'on peut sans nécessairement s'en rendre compte, de par des blagues ou des petites moqueries, faire du mal aux autres…"
Un monde a déjà été récompensé à de nombreuses reprises, comme au Festival de Cannes où il a reçu le prix Fipresci des critiques de cinéma internationaux dans la section "Un certain regard". Il est aussi nominé dans plusieurs catégories pour les magrittes du cinéma qui se tiendront le 12 février prochain. Les deux jeunes comédiens du film, Maya Vanderbecque et Gunther Duret, sont d'ailleurs en lice pour les prix des meilleurs espoirs!
«L’école, la priorité»
Quant à la suite de sa carrière, Gunther Duret peine à y penser. " Je vois le cinéma comme une parenthèse dans ma vie, explique-t-il. J'ai fait quelques castings, mais je n'ai pas encore de projets de nouveaux films pour les mois à venir même si je pense que le succès du film "Un monde" et ma nomination aux magrittes du cinéma va peut-être m'offrir de belles opportunités et m'ouvrir d'autres portes. On verra bien si j'ai envie de continuer dans cette voie… Pour le moment je n'en sais rien, car ma priorité reste l'école. C'est important pour l'avenir, et malheureusement avec le Covid et le tournage, j'avais un peu décroché… Si je ne continue pas dans le cinéma, j'aimerais bien travailler avec les animaux ou dans une cuisine."
«Un monde», au cinéma Imagix, le mercredi 19 janvier à 16 h 45 (en présence de Gunther Durer) et le jeudi 20 janvier à 18 h 45. www.ramdamfestival.be