Cent ans d’histoires pour le Logis tournaisien (vidéo)
Le Logis tournaisien est officiellement porté sur les fonts baptismaux le 29 avril 1922. Son centenaire sera souligné par plusieurs événements au cours de cette année 2022, à commencer par une expo sur les (petites) histoires du Logis aux cimaises du musée de Folklore et des Imaginaires.
- Publié le 13-01-2022 à 19h15
"Confirmons avoir créé, ce jour, la SLSP (société de logement de service public- dont Louis Dewasmes devient directeur - stop - La société s'appelle "Le Logis tournaisien" - stop - J'espère qu'elle est promise à un grand avenir et que nous pourrons en fêter le centenaire..."
Ce télégramme, Edmont Wibaut, bourgmestre de Tournai jusqu’en 1925, aurait pu le rédiger le 29 avril 1922, date à laquelle le Logis tournaisien voit officiellement le jour. Le fonds social est alors souscrit par l’État, la Province de Hainaut, la Ville et le bureau de bienfaisance de Tournai.
De réformes en refontes, le Logis se construit...
Ce télégramme imaginaire s’affiche sur l’un des dix panneaux contextualisant le centenaire du Logis dans le cadre de l’évolution de la politique menée en matière de logements sociaux en Belgique et gérée, dans un premier temps, par les instances nationales avant de tomber plus récemment - en octobre 1984 plus précisément - dans le giron des autorités wallonnes, via la Société régionale wallonne du logement. Laquelle héritera d’un parc immobilier qui aura mal vieilli et qu’il conviendra de remettre d’aplomb à coups de réformes et de programmes d’investissement étalés sur plusieurs années.

Jusqu’à l’adoption récente d’un nouveau Code du logement ainsi que la refonte de la gestion du logement public désormais réorganisé en trois pôles; la Société wallonne du logement se chargeant plus spécifiquement du volet immobilier locatif et de la vente des logements sociaux.
Dans le même temps, les communes seront également davantage impliquées dans le développement de logements publics sur leur territoire. La Ville de Tournai détient d’ailleurs aujourd’hui 34% des parts du Logis, le reste étant réparti entre la RW (17,4%), la Province (17,2%), le CPAS (16,2%) et des privés (14,8%).
"Logements publics": une terminologie qui recouvre diverses réalités comme les logements sociaux, mais aussi moyens, ou à loyers maîtrisés et équilibrés…
Une ligne du temps sur huit périodes importantes
Que ce soit sous l’angle politique ou économique, les dates importantes qui ont émaillé le centenaire du Logis tournaisiens sont évoquées par le détail sur les tableaux didactiques que l’on découvre à l’étage du musée de Folklore et des Imaginaires, lesquels reprennent, sous forme d’une ligne du temps, les périodes importantes de la vie du Logis, de sa création aux projets en cours, en passant par la reconstruction, la grande réforme, la reprise…
Avec, bien en vue sur chaque panneau, le nombre de logements construits et/ ou gérés chaque année par le Logis, à commencer par les 19 premières maisons érigées en 1925 dans le quartier du Maroc, à la rue Général Piron.

Pour Devrim Gumus, le 6e directeur-gérant du Logis, "la période allant de novembre 2000 jusque mai 2002 a été particulièrement marquante car elle a vu le Logis se transformer et devenir ce qu'on connaît de cette société aujourd'hui. En effet, sous l'impulsion de mes deux prédécesseurs, André Lesnes et Eddy Sorry, le Logis tournaisien a fusionné avec la société Les Cités-Jardins de Gaurain et a procédé à sa restructuration dans le cadre du remembrement des sociétés de logement de Wallonie. La restructuration ayant amené à un transfert de logements (à recevoir et à céder) pour que le territoire du Logis tournaisien se concentre exclusivement sur la commune de Tournai."
Pas que des briques, mais des vies aussi
Si l’on a coutume de parler du Logis en termes de constructions et de logements, Devrim Gumus insiste sur le fait qu’au-delà de cette réalité, qu’au-delà des briques, on trouve des hommes et des femmes qui, au fil de ce dernier centenaire, ont aussi vécu de belles aventures humaines grâce au Logis.
Pour évoquer certaines d’entre elles, les panneaux didactiques reprennent aussi de nombreuses anecdotes qui ont marqué l’histoire de la société. Ou plutôt les histoires comme le suggère l’intitulé de cette exposition.
On retiendra, par exemple, ces images d’un meeting aérien organisé au départ des terrains du Vert bocage devant plus de 30000 spectateurs en 1932. Celles, aussi, de cet officier allemand qui occupait le siège du Logis (la "villa Élise") durant la seconde guerre mondiale, ou encore ces images de la grande fête populaire mise sur pied sous un vaste chapiteau dressé sur la plaine du Maroc en 1997 pour le 75e anniversaire de la création officielle de la société. Outre les panneaux, divers objets ou documents originaux enrichissent aussi cette expo.

Comme, par exemple, une maquette de la résidence Marcel Carbonnelle.
Réalisée peu avant l’érection des tours en 1974 et sur laquelle on peut voir un bâtiment qui n’aura finalement jamais été réalisé, ou encore un compte rendu du CA du 19 mars 1941 signé par le commissaire Julien Deron qui assurait la gestion de la société durant l’absence de son fils Paul, rappelé sous les drapeaux. Jacques Allard, technicien au Logis jusqu’à sa retraite en 2018, a travaillé activement à la récolte des documents qui ont permis de réaliser les panneaux, la conception de l’expo étant quant à elle signée par la société antoinienne Bandito Studio dirigée par Grégory Delaunois.

Même chose pour la rue Clercamps où ce sont trois logements qui sont projetés dans la réhabilitation d’une maison.
"Outre la construction de nouveaux logements en cours, explique Devrim Gumus, la priorité du Logis tournaisien, à l'horizon 2030, réside dans la rénovation énergétique de nos logements. L'objectif est d'obtenir une PEB égale à B pour 70% de nos logements au travers des subsides obtenus par la Wallonie dans le cadre du programme de rénovation."
«Le Logis tournaisien - 1922-2022: 100 ans d’histoire» au MuFim jusqu’au 20 mars de 9 h 30 à 12 h et de 14h à 17 h. Fermé mardi et dimanche matin.