"Tous les espoirs restent permis" selon la directrice de la Maison de la culture de Tournai
Malgré la crise actuelle et l’actualité brûlante qui touche le secteur culturel, Anaëlle Kins, directrice de la Maison de la culture de Tournai, veut garder espoir.
Publié le 31-12-2021 à 13h00
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/ZKLYEGEPCJCJFLUDHUYXNUF3JM.jpg)
En juin dernier, le conseil d’administration de la Maison de la culture de Tournai a dévoilé le nom de sa nouvelle directrice générale. C’est Anaëlle Kins qui a été choisie pour succéder à Philippe Deman. Quelques mois après sa nomination et en pleine crise sanitaire, la jeune femme porte un regard mesuré sur l’année écoulée.
"C'est vrai que la période n'était pas idéale pour une entrée en fonction", avoue-t-elle. "Heureusement, j'ai pu compter sur mon expérience. Après 17 ans dans la Maison, je connais bien l'équipe et je crois beaucoup en notre projet. C'est un socle solide sur lequel j'ai pu m'appuyer."
Malgré les difficultés, Anaëlle Kins entend se concentrer sur "le projet enthousiasmant de la Maison et ses perspectives".
Redonner du souffle à leurs missions
La directrice souligne par ailleurs le courage de toute l'équipe avec laquelle elle travaille main dans la main. "Nous sommes délocalisés depuis cinq ans à cause des travaux et, dans ces conditions, ce n'est pas toujours évident de donner du sens à ce que l'on fait. Nous avons cependant réussi à nous adapter. Nous prenons la crise sanitaire au sérieux et nous avons tout mis en place pour préserver la santé et l'accès à la culture pour tous."
Alors, quand les autorités ont décidé de donner un coup d’arrêt à l’activité culturelle, ce fut l’incompréhension. Le sentiment d’injustice même.
"La décision du Conseil d’État est une certaine reconnaissance de l’absurdité de cette décision arbitraire et discriminatoire. Cela doit nous donner foi en la démocratie."
Le droit de rêver
En attendant de connaître les détails pratiques de la réouverture, Anaëlle Kins se veut positive.
"Quelles que soient les contraintes à venir, il nous est permis de voir plus loin et de rêver. Je suis très enthousiaste de penser au retour des équipes à la Maison. Les travaux avancent bien et on peut espérer de réintégrer nos locaux pour la saison 2023-24. L’idée est de mener un projet commun avec la bibliothèque. Il va falloir donner vie au lieu. En faire un endroit accueillant où les espaces communs ont toute leur importance, mais nous ne voulons pas pour autant y rester cloisonnés."
"Si l’on doit trouver un avantage à cette crise, c’est qu’elle nous a poussés à remettre en question nos métiers. Elle nous a permis de nous rappeler qu’il fallait créer du lien. On a parfois tendance à l’oublier quand on a une salle à faire tourner et des activités à organiser. Nous voulons donc sortir des murs de la Maison de la culture et nous ouvrir vers l’extérieur. Se reconnecter avec notre public en créant un va-et-vient entre la Maison, la ville et ses villages."
Ne vous méprenez pas. Le message passionné d’Anaëlle Kins et la résilience de son équipe ne veulent pas pour autant passer sous silence la détresse humaine causée par la crise sanitaire. Pour les artistes, mais pas seulement.