Discothèques fermées, malgré les efforts
Les responsables de discothèques ne savent plus sur quel pied danser. Après avoir été soumis à des mesures strictes, ils ne comprennent pas la décision pure et simple de fermeture des établissements de nuit.
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Publié le 08-12-2021 à 06h00
Comme une impression de déjà-vu. De trop vu! Vendredi dernier, les gérants de discothèques ont à nouveau été sommés de fermer leurs établissements de nuit. Soit moins de deux mois après avoir pu rouvrir… et subi un an et demi de fermeture totale! Georges Goderis, le gérant du Zoo Club (Barry) oscille entre la résignation et la colère. "On a l'impression d'être victime d'un acharnement; l'un des seuls secteurs auxquels on touche, c'est le nôtre alors qu'il n'est pas le plus problématique, déplore-t-il. Et surtout, cela intervient alors que nous avions mis en place des protocoles sanitaires stricts et qui portaient leurs fruits!"
Un dépistage massif
Depuis quelques semaines, l'accès aux discothèques était en effet conditionné par la présentation du Covid Safe Ticket, mais aussi la réalisation, sur place, d'un test rapide. "Tester tout le monde, ce n'était pas impossible, insiste Georges Goderis. Sur une soirée, nous avions procédé à quelque 700 tests que nous avions pris en charge au prix d'1,15€ pièce, et cela nous avait permis de déceler deux cas positifs asymptomatiques. Finalement, c'était une bonne chose pour éviter à ces jeunes de propager encore davantage le virus et de rendre visite les jours suivants à des personnes plus vulnérables. Il s'agissait en quelque sorte d'un dépistage massif. Avant de décider de fermer les discothèques, on aurait peut-être pu mettre en place ce protocole dans l'horeca ou dans les écoles, pour limiter les contaminations…"
Si ces tests rapides pour tous à l'entrée des clubs semblaient être un mal pour un bien, ils ont eu un impact sur la fréquentation des discothèques. À Esquelmes, l'Ikona Club (anciennement La Bush et Pulse Cafe) avait vu sa clientèle presque divisée par deux ces derniers week-ends après avoir fait le plein lors de la réouverture en octobre dernier. "Les gens ne comprenaient pas qu'en plus de présenter un Covid Safe Ticket, ils devaient encore se faire tester, relève Victor Dourlens, le cogérant. Ce n'est pas tant le prix de 5€ que nous demandions pour le test qui les reboutait, mais surtout le fait que le test en soi est assez désagréable et que cela occasionnait une certaine attente avant de pouvoir entrer s'amuser.
On ne ressentait pas cette frilosité lorsque le test rapide n’était obligatoire que pour les personnes ne disposant pas de Covid Safe Ticket; ces dernières représentaient 10 à 15% de notre clientèle, et savaient que si elles voulaient faire la fête avec leurs amis vaccinés, il fallait passer par cette étape du test."
«La clé pour s’en sortir: la capacité d’adaptation»
Cette nouvelle fermeture tombe mal pour le cogérant qui a relancé l'activité de l'établissement de nuit en juillet dernier, avec son frère Arthur, aux côtés de leur père Patrick Dourlens. "Cet été, jusqu'à fin septembre, nous avons pu compter sur notre terrasse, relève Victor Dourlens. Nous avons développé un concept de "Terrace Club" où les gens pouvaient apprécier un cocktail, déguster une planche ou la restauration fast-food proposée, et tout cela autour d'une ambiance musicale en "open format". Cela a très bien fonctionné, et nous avons fait un carton plein tout l'été; on voyait que les gens avaient besoin de sortir et s'amuser."
Le concept, adapté en fonction des mesures sanitaires, a tenu jusqu'au début du mois d'octobre, avant que l'Ikona Club puisse accueillir ses clients dans ses murs. "Comme le club avait été fermé pendant pas mal de temps, nous avons dû repartir de zéro, ajoute le cogérant de l'Ikona Club. Il a fallu réinventer un concept et nous avions aussi le projet de réaménager les trois salles de la discothèque. Après avoir pu ouvrir la première salle, tous les autres projets doivent, malheureusement, aujourd'hui, être mis entre parenthèses car nous ne savons pas comment la situation va évoluer, combien de temps nous allons rester fermés et dans quelles conditions nous pourrons rouvrir… On nous a annoncé trois semaines de fermeture, mais on pense qu'on est plutôt parti pour trois mois… au mieux!
Comme nous l’avions fait cet été, la clé pour s’en sortir reposera sur notre capacité d’adaptation! On va bien évidemment réfléchir à ce que nous pouvons mettre en place pour proposer autre chose, et dans le respect des mesures sanitaires, à nos clients. Mais en hiver, c’est clair que c’est un peu plus difficile et les alternatives sont plus limitées pour leur permettre de passer un bon moment et se changer les idées."