À Roucourt : gourmandises sans frontières pour cinq années de filière agroalimentaire durable
Le développement d’une filière agroalimentaire durable est en marche depuis cinq ans au service des entreprises.
Publié le 16-11-2021 à 17h57
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Le projet "Filière AD-T", lisez développement d’une filière agroalimentaire durable transfrontalière, a été initié dans le cadre du programme Interreg V France-Wallonie-Vlaanderen avec pour objectif de soutenir et d’accompagner les TPE et PME dans leurs démarches visant à mieux se faire connaître d’une frontière à l’autre.
Depuis 2016, 19 opérateurs wallons, flamands et français y ont pris part avec l’idée d’atteindre tous les maillons de la filière: producteurs, transformateurs, distributeurs et bien entendu consommateurs.
L’opération se clôture officiellement fin mars 2022. Néanmoins, le clap de fin et la présentation des résultats se sont déroulés ce mardi au domaine d’Arondeau à Roucourt avec au programme une séance plénière et un marché du goût.
Un dispositif complet a été proposé aux opérateurs désireux d’étendre leur champ d’action. Ce panel de services, dont le coût s’élève à 3,5 millions, dont 50% de financement du Feder et 40% par la Wallonie pour certaines actions, s’est conjugué en quatre axes.
"D'abord, il y a eu une mise en réseau des acteurs de la filière, explique Caroline Puche, chargée de mission pour Hainaut Développement. Le but était de pouvoir nouer de nouvelles relations d'affaires en prenant part à des actions concrètes, comme un marché du goût à Courtrai ou un dîner transfrontalier. Plus de 400 entreprises ont participé. Le deuxième axe était la sensibilisation à une alimentation durable, avec l'organisation d'une semaine transfrontalière de l'alimentation durable, des conférences, un ciné-débat ou des animations pour les restaurations collectives comme homes et écoles."
Troisième axe: la promotion du savoir-faire agroalimentaire transfrontalier, avec plus de 200 entreprises touchées, notamment à l’occasion de la tenue de stands collectifs ou de participations à des salons alimentaires comme Tavola.
Enfin, dernier axe, l'accompagnement individuel ou collectif des TPE et PME. "L'accompagnement individuel se matérialise par une information sur la fiscalité, les douanes et accises, la TVA, autrement dit sur les démarches permettant de diminuer les charges administratives, indique Caroline Puche. L'accompagnement collectif se fait via des séances sur des thématiques en lien avec le secteur, par exemple en matière d'étiquetage."
Un marché n’est pas l’autre
Vincent Stiévenart, qui dirige la distillerie Gervin à Baugnies, a suivi le processus. C'est un habitué des salons. "Participer à un Safari Food à Paris ou à Bruxelles est intéressant. Ça permet de mieux cerner les tendances parce que les marchés, en fonction d'un pays ou d'une région, sont différents. Un produit qui fonctionne en Belgique ne fonctionne pas forcément en France. Les habitudes de consommation ne sont pas les mêmes. J'ai fait le Tavola plusieurs fois et ça reste des moments riches en rencontres qui offrent aussi la possibilité d'être en contact direct avec le client." Infos: http://www.filiere-adt.eu/
Les mélo-cakes, Cha lui va!

Charlotte Tenhaaf a fait de sa passion son métier. Elle espère décrocher d’autres points de vente et séduire les restaurateurs.
Parmi les opérateurs ayant bénéficié des services de la Filière AD-T, on retrouve Charlotte Tenhaaf, alias Le petit atelier de Cha. La jeune femme de 26 ans s'est spécialisée dans la confection de mélo-cakes. "J'ai toujours aimé pâtisser. J'ai débuté dans la cuisine de maman, à Dottignies. Les mélo-cakes, c'est venu un peu par hasard. Un jour, ma petite sœur en a voulu lors d'une fête à son école et à partir de là, ça a explosé. J'ai continué à travailler le produit. "
Charlotte a déjà créé, en plus du mélo-cake classique au chocolat au lait, celui au caramel, un autre à l’orange avec chocolat noir, avec fruits rouges et chocolat blanc et le dernier-né est celui au spéculoos.
Alors qu'elle avait entamé des études en sciences économiques, Charlotte a bifurqué vers la boulangerie et la pâtisserie option chocolaterie au CEFOR à Namur. Elle a eu l'occasion de reprendre un dépôt de pain à Blaton mais l'aventure vient de se terminer. "J'arrête le magasin pour me recentrer plus sur les marchés. En fait, avec la boulangerie à tenir, je me sentais un peu assise entre deux chaises. À un moment, il fallait choisir et j'ai opté pour les mélo-cakes. Je vais aller plus souvent sur les marchés, à Dottignies, Mouscron, Tournai et aussi sur Mons. J'ai également quelques points de vente et je fais de la vente en ligne. En saison, comme pour Saint-Nicolas ou les fêtes de fin d'année, je travaille d'autres produits, par exemple les pralines."
Grâce à sa participation à la Filière AD-T, Charlotte espère décrocher de nouveaux points de vente. "J'aimerais aussi travailler avec des restaurateurs. Le chocolat, ça parle à tout le monde."
Démarche éthique
Charlotte Tenhaaf fait très attention au choix des produits. "En tant que fille de ferme, je connais la difficulté des petits producteurs. J'essaie dans la mesure du possible de travailler avec des produits belges et si ça ne vient pas de Belgique, je me renseigne pour savoir si le producteur est rémunéré au prix juste." Le secret de Charlotte pour ses recettes? "Mettre beaucoup d'amour dans ce qu'on fait."