HANDBALL| Robin Mathijs fait son retour à l’Estudiantes
Le temps d’un match, celui qui a écrit l’histoire de l’Estu reviendra au hall des Sports dans le rôle de l’adversaire, avec son équipe d’Izegem. EHC Tournai - HBC Izegem : Samedi, 20 h
Publié le 09-10-2021 à 06h00
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Il y a des retours qui font bien plus plaisir que d’autres… Ce samedi soir, au hall des Sports de Tournai, la venue d’Izegem qui défiera l’Estudiantes ne se déroulera pas sans une pointe de nostalgie. Devant le banc des Flandriens, il y aura Robin Mathijs, le coach qui a permis au club tournaisien de connaître le développement sportif qui a été le sien. Dix ans de présence dans le Hainaut pour «Moustache» avec, à la clé, deux montées pour rejoindre le plus haut niveau où il a réussi à maintenir à deux reprises son équipe. Une fin de relation qui reste toujours aussi incompréhensible à l’issue de la saison 2013-2014 mais des souvenirs extraordinaires qu’on ne peut effacer d’un revers de la main.
Toujours à la recherche d’une première victoire cette saison, Robin Mathijs va donc croiser sur son chemin un Estu dont le staff est aujourd’hui composé de coaches qui, lorsqu’ils étaient joueurs, ont évolué sous ses ordres. Il y a Maxime Dassonville, l’adjoint de Romain Poix. Son frère Valentin qui gère toute la partie physique. Mais aussi Frédéric Mespouille en charge des gardiens. Et Gaëtan Ndongmo, le responsable sportif! Les deux derniers cités, de par les longues années qu’ils ont passées à défendre les couleurs estudiantines, étaient les interlocuteurs idéaux pour parler de Robin Mathijs qui restera sûrement à jamais l’entraîneur emblématique de l’Estu.
«Un passionné qui vit, mange et dort handball»
C'était le temps des maillots bleu pétant floqués de l'enseigne Wattiaux, d'une bande de copains nommés Grenez, Verin, Chantry, Hoorelbeke ou Bridoux, de gradins pleins à craquer, d'un enthousiasme sans pareil sur et en dehors du parquet. Le temps d'un Estudiantes qui ne faisait que monter. «Sportivement, Robin savait y faire, note d'entrée de jeu Fred Mespouille. Me viennent en tête nos deux montées, dont celle mémorable de la D2 vers la D1. Grâce à l'exemplaire travail de notre coach! Il était là à tous les entraînements, deux heures à l'avance; il était toujours le dernier à partir; un investissement de chaque instant. On a eu quelques anicroches, essentiellement sur la fin, car je recevais moins de temps de jeu mais je retiens malgré tout l'aspect principal de son coaching: la méritocratie! Tu jouais parce que tu le méritais et les résultats qu'il a obtenus démontrent qu'il s'agissait de la bonne formule. Robin est un énorme connaisseur de son sport, un passionné. Il vit, mange, dort handball.»
Une personnalité aussi attachante qui, malgré la barrière de la langue, savait trouver les mots pour résumer à la perfection les choses. «Je me souviens d'un match à Flémalle. Comme d'habitude, on chantait, on faisait les cons à la buvette. C'est alors que le président local est venu nous demander: "Mais c'est quoi le secret de l'Estu? Comment vous faites pour être le club qui ne cesse de monter?" Robin a alors répondu en nous montrant: "Mais le secret, c'est ça!" Il avait tout résumé: l'ambiance était juste phénoménale, les nouveaux s'intégraient toujours vite, on était une bande de joyeux drilles qui s'amusaient ensemble, tout simplement.»
«Quel courage d’avoir réussi à nous supporter!»
Savoir gérer des amusettes, voilà donc la fameuse touche Mathijs! «C'était tout à fait ça, confirme Gaëtan Ndongmo qui a été joueur de Robin durant six saisons. Sa plus grande qualité a été d'avoir le courage de nous supporter. Il n'y a pas deux entraîneurs qui auraient été capables de gérer notre groupe de l'époque comme lui a su le faire. Il nous a pris comme on était. Et c'était la meilleure façon de nous gérer: nous laisser faire! C'est le coach qui nous a le mieux compris et qui a trouvé récompense de cela dans les résultats qu'on a pu décrocher.»
Du laisser-faire mais jamais du laisser-aller! «Car il savait nous responsabiliser, nous mettant en garde. Sa phrase fétiche était: "Grand Monsieur la veille mais grand Monsieur le lendemain!" On pouvait sortir, du moment qu'on donnait tout sur le terrain. Ça ne nous a pas empêchés de lui offrir des prestations catastrophiques…»
Et des moments «magiques». «Un jour, on s'était imposé à Courtrai et on était resté dans la région pour faire la bringue. Ça s'était fini aux petites heures et dans un délire, puisque Robin n'habitait pas très loin, on s'est tous pointés chez lui. Il nous a accueillis les bras ouverts, nous servant une bonne bière. Peu de joueurs oseraient aller sonner au petit matin chez leur coach mais peu d'entraîneurs offriraient un tel accueil! Le club lui doit beaucoup. À lui mais aussi à sa famille. À ses gamins Ruben et Gert-Jan qui ont joué chez nous mais aussi à son épouse Heidi, autre figure du club. Je recroiserai avec plaisir une famille si attachante avec qui on rigolera, qu'il y ait victoire ou défaite à l'issue du duel de ce samedi.»
On n’en doute pas une seule seconde! La cafétéria retrouvera sûrement son ambiance de folie d’antan, à l’occasion d’un derby – 45 km séparent les clubs – qui promet.