Le métier d’infirmier attire toujours autant
Alors que l’on aurait pu croire que la crise sanitaire aurait pu décourager les jeunes à se lancer dans une formation en soins infirmiers, il n’en est rien. Les inscriptions dans nos écoles supérieures restent stables.
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Publié le 20-09-2021 à 06h00
Le métier d’infirmier n’aura sans doute jamais autant été mis sous les feux des projecteurs et jugé essentiel que ces derniers temps. Pendant de nombreux mois, tous ces professionnels auront été au centre de l’attention des citoyens, saluant leur courage et leur mobilisation au cœur de la crise sanitaire par une minute d’applaudissements chaque soir. Ils étaient devenus quelque peu les héros de la nation. Des hommes et des femmes au cœur de ces images et récits de services hospitaliers surchargés ou d’institutions dépourvues de solutions face à un virus sans scrupule…
Une période difficile à vivre qui laissera des traces sur tout un secteur des soins de santé, en manque de reconnaissance. Et pourtant, alors que l’on aurait pu croire que cette crise sanitaire ait pu décourager les jeunes à se lancer dans cette voie des soins infirmiers, il n’en est rien.
Plus de 400 étudiants en 1re année «soins infirmiers» en Wapi
Dans les deux hautes écoles de Tournai et Mouscron, les inscriptions en Bachelier «infirmier responsable de soins généraux» restent stables, et même en légère augmentation. «Nous avons une très bonne rentrée, relève Catherine Bonte, directrice du département soins infirmiers de la HELHa Tournai/Mouscron. Par contre, les inscriptions ont été un peu plus tardives que d'habitude, nous en avons encore eu pas mal en septembre… Nous sommes soulagés car c'est vrai que nous avions un peu peur que la crise sanitaire, et surtout les actions mettant en évidence le manque de reconnaissance du métier, ne découragent certains dans leur choix… Maintenant, nous espérons que le politique va enfin soutenir davantage la profession en la revalorisant et en lui donnant davantage de moyens afin d'éviter que nos jeunes étudiants ne déchantent…»
À la HELHa, on compte ainsi près de 150 étudiants inscrits sur l'implantation de Tournai et plus de 120 à Mouscron. À la Haute École Condorcet, le chiffre est relativement stable ces dernières années. «À ce jour, nous avons 132 étudiants "primo-arrivants" inscrits, précise Axelle Leroy, la directrice-présidente. À côté de cela, il faut ajouter les étudiants qui refont leur année et pour cette catégorie, ils sont un peu plus nombreux en première bac; car en raison de la crise sanitaire, certains d'entre eux ont décroché l'année dernière et n'ont pas passé leurs examens.»
Le métier d'infirmier semble ainsi continuer à susciter des vocations. «Il y a des étudiants qui optent pour cette orientation professionnelle par goût des matières scientifiques et médicales, remarque Catherine Bonte. Il y a aussi le côté humain et relationnel du métier qui intéresse les jeunes souhaitant prendre soin des autres.» Chaque année, la HELHa diplôme une centaine d'étudiants en soins infirmiers pour les sites de Tournai et Mouscron. «Avec pratiquement un emploi assuré à la sortie (voir ci-contre), signale Catherine Bonte. Les étudiants diplômés sont fortement attendus par les hôpitaux et autres institutions de soins. Et le fait que la durée des études ait été rallongée, cela n'avait pas non plus découragé plus que cela nos étudiants…»
Une forte augmentation pour les spécialisations
En cette rentrée 2021-2022, la responsable de la Haute École Condorcet a par contre remarqué une forte augmentation des inscriptions pour les spécialisations en soins infirmiers, notamment «en soins intensifs et aide médicale urgente», une formation dispensée sur le site de Mons.
«La majorité d'entre eux sont des étudiants qui poursuivent leur cursus scolaire par cette formation complémentaire, mais nous avons aussi, cette année, plusieurs professionnels qui souhaitent se former dans cette spécialisation. Certains ont peut-être eu l'occasion de découvrir davantage ces unités lors de la crise sanitaire en y étant détachés ou via la médiatisation, et ont désormais l'envie de se mettre au service de la société et de répondre à un besoin présent. Notre nouveau master en sciences infirmières rencontre aussi un beau succès, démontrant une certaine volonté des soignants d'aller plus loin dans leur formation afin de bénéficier de davantage de reconnaissance.»