PADEL| Du padel de haut vol sur les terrains kainois
Faire cohabiter le padel et le tennis, tel est le défi qu’est en train de relever avec un certain bonheur le club de Kain. Il a su le prouver la semaine dernière.
Publié le 08-09-2021 à 06h00
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Même s’il est une discipline à part entière, le padel peut être décrit comme un hybride entre le tennis et le squash, avec une touche de badminton. Idéal pour attirer sur ses terrains tous ceux qui aiment les sports de raquette et pas qu’eux… Preuve a encore été faite la semaine passée de l’ascension constante de ce sport venu du Mexique lors du tournoi de Kain, qui a rassemblé 90 équipes.
En Espagne, véritable patrie de ce sport ô combien ludique, le padel a dépassé le tennis en termes d’affiliés et est devenu le deuxième sport national, derrière l’inaccessible football. En Belgique, on n’en est pas encore là, mais il semble qu’on en prenne tout doucement le chemin. Alors que nombre de clubs de tennis ont souffert pour présenter des tableaux garnis, les inscriptions aux différents tournois de padel partent comme des petits pains. Un constat clair, même s’il fait grincer quelques dents dans certains matricules.
Ce n'est pas le cas à Kain, où on a fait le pari, pour l'instant réussi, de faire cohabiter ces deux cousins pas si éloignés. «Il faudrait des fameuses œillères pour ne pas voir que le padel a le vent en poupe, confirme le président du Tennis et Padel Club de Kain Benjamin Verraghen, le président. Même les plus jeunes s'y mettent et même si je reste avant tout un tennisman, je ne vois certainement pas ça d'un mauvais œil. Ma philosophie, c'est: le sport d'abord! Que ce soit le tennis ou le padel qui attire les gens dans nos murs, peu importe. Et puis, le padel a parfois un effet positif sur le tennis. On a vu revenir au club certains membres qui ne s'étaient plus affiliés depuis des années. Pour taper la balle au padel d'abord, certes, mais certains en ont profité pour dépoussiérer les raquettes de tennis.»
«Un projet d’extension»
Mais que ceux qui ne jurent que par le tennis se rassurent, le petit nouveau n'éclipsera jamais totalement le sport séculaire, du moins pas à Kain. «De quatre terrains de tennis en salle et huit extérieurs, on est passés à respectivement trois et cinq, mais je rassure les membres, nous ne descendrons pas en dessous de ça. Oui, il y a un projet d'extension de notre offre padel, actuellement de trois courts, mais ce ne sera pas au détriment de la brique pilée.»
Pour revenir au tournoi qui s'est déroulé la semaine dernière, le juge-arbitre, Jérôme Legrand, se frottait les mains. «Avec 90 inscrits, le tournoi est purement et simplement le plus important du Hainaut en termes d'inscrits.» Vrai passionné de tennis, même s'il n'y joue plus suite à différents pépins physiques, Jérôme n'apprécie pas qu'on pointe le padel comme le responsable des maux du «grand frère». «Le déclin du tennis a démarré bien avant l'explosion du padel, même si l'engouement pour ce sport a un peu amplifié le phénomène.»
Spectaculaire, le tournoi de la semaine dernière a d'ailleurs peut-être fait de nouveaux adeptes. «Au niveau du padel, on forme un tout jeune club», reprend le président Verraghen. Ça n'a pas empêché des joueurs locaux de s'illustrer, Xavier Antkowiak et Olivier Marquant, vainqueurs d'une autre paire kainoise, composé de Laurent Maton et Cédric Dereme, en finale de la catégorie 300.
Au niveau de son organisation aussi, le tournoi kainois a fait l'unanimité. «Et pourtant, il a fallu jongler entre les interclubs, qui ont débuté samedi, et l'organisation le week-end précédent d'un tournoi professionnel d'exhibition à Knokke, lequel a rameuté près de 15 000 spectateurs», dit le juge-arbitre.
15 000 personnes pour une exhibition! Voilà la preuve ultime, s’il en fallait encore une, que la padel, ce n’est certainement pas qu’une mode…