PHOTOS | Des fraises pour les vaccinateurs
Petit geste sans prétention mais plein de cordialité, un fraisiériste de la région a offert une part de sa production matinale aux gens du centre de vaccination.
Publié le 04-06-2021 à 06h00
Chez Olivier Legrain (54 ans), aux confins de Wez, Jollain et Lesdain, on est fraisiéristes de père en fils. Ses grands-parents l’étaient déjà. La nouvelle génération, Grégoire et Justine, a eu l’idée toute simple d’offrir des fraises aux équipes du CMVT installé au hall des sports de Tounai depuis quelques mois et pour un certain temps encore…
Le goût, c’est d’abord le terrain
Il y a eu, pour le seul village de Lesdain, jusqu'à plus de cent fraisiéristes. Aujourd'hui pour tout Brunehaut, ils sont moins de dix, même si chaque année, on voit apparaître de nouveaux producteurs. «Avec mes 20 000 pieds, je reste un petit, dit Olivier Legrain (54 ans). Il y a bien plus gros que moi dans le village…»
S’il a toujours fait un peu de fraises, l’homme était avant tout pépiniériste. C’est la crise de 2008 qui l’a amené à miser davantage sur le fruit. Comme un de ses confrères nous l’avait déjà dit, Olivier Legrain note que la fraise ne fait pas vivre une exploitation comme la sienne mais représente un complément appréciable… qui demande toutefois beaucoup d’heures de travail. Si on veut des résultats, les pieds doivent être renouvelés chaque année, tout en laissant le sol se reposer.
«De 2010 à 2015, l’activité “pépinières” a plongé. Elle se remet à peine. On n’est pas encore revenus aux chiffres d’avant. Et donc, j’ai élargi mes parcelles de fraises.»
Aujourd'hui, après le règne de la variété Darselect, Olivier Legrain est passé à la Joly (d'origine italienne). Sucrée, rouge, conique: la fraise telle qu'on l'imagine. Rien à redire, elle est parfaite… «Ça fait 7-8 ans que j'ai changé. Il me semblait que la Darselect était sur la pente descendante, mais je sais que d'autres y reviennent. Chacun fait ses expériences, en fonction des terrains dont il dispose. Par exemple, ici, je préfère encore le goût des fraises cultivées juste à côté de la maison à celui des fraises qui sont à peine à cent ou deux cents mètres. Or je m'en occupe de la même façon, en agriculture raisonnée.»
Olivier Legrain est resté fidèle aux petits tunnels (qui couvrent une seule route). «L'inconvénient, c'est que s'il pleut, on n'est pas à l'abri au moment de travailler et de cueillir. Le bon côté, c'est que ça demande moins d'arrosage, et que je peux gérer seul la couverture et la découverture des tunnels.»
Il y a de la demande!
Avec le soleil revenu, la production s'envole. «C'est très saisonnier, j'ai la chance de pouvoir compter sur des cueilleurs et cueilleuses qui me sont proches pour la plupart. Au plus, on est sept. Ce matin, cinq.»
Et l'écoulement des stocks? «Je n'ai pas eu de difficultés depuis deux-trois ans: il y a la vente au particulier bien sûr, je fournis également des Delhaize et Intermarché du coin. et je vends à divers marchands régionaux. Ça suit bien. Évidemment, c'est arrivé par le passé, quand vous êtes en surproduction, il faut appeler un tout gros marchand, mais alors là, c'est le prix du marché de gros. Et ce n'est pas grand-chose…»
C’est encore moins quand on les donne, comme hier midi, au centre de vaccination. Mais il y a des causes qui valent bien ça!