Wallonie picarde : pour une revalorisation du métier d'infirmier
Joachim est infirmier et se bat sur le front de la vaccination. Il déplore le manque de soutien envers son secteur, qui est à bout de souffle.
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Publié le 19-05-2021 à 06h00
Joachim Delbart, infirmier à domicile indépendant, et désormais pleinement engagé sur le front de la vaccination contre le Covid, regrette amèrement le constant manque de considération pour son métier.
Avec la pandémie, beaucoup d'infirmières et d'infirmiers comme Joachim se retrouvent à travailler plus de 10 heures par jour, à la fois pour soigner leurs patients «habituels» mais aussi pour accélérer le rythme de la vaccination. Alors qu'ils se disent sur les rotules, les aides et la reconnaissance ne semblent pas suivre, du moins pas au rythme espéré. «La question de la pénibilité de notre travail n'est même plus mise sur la table, fait remarquer Joachim qui est également administrateur de la Fédération des infirmières indépendantes. Alors que notre travail s'avère généralement du genre 'sportif', nous ne pourrions revendiquer la pension qu'à l'âge de 67 ans! », s'indigne-t-il.
Des promesses en l’air
La pandémie a encore accentué l'urgence de se pencher sur la situation des infirmiers. Quid, par exemple, des dépenses pour le matériel relativement cher nécessaire pour se prémunir du Covid-19: «À l'heure actuelle, ce ne sont plus les masques qui sont en pénurie, mais les gants, et par conséquent, eux aussi coûtent plus cher. Nous avons eu une première aide pour le matériel mais en août, tout s'est arrêté. On nous a promis une aide de 2,50€ par visite, on ne l'a toujours pas reçue…» regrette l'infirmier qui dénonce les différentes promesses en l'air faites à son secteur. En attendant, la débrouille et la solidarité sont de mise. Joachim et ses collègues se serrent les coudes, s'aident même financièrement pour que chacun d'eux puisse exercer dans les meilleures conditions possibles. «Certaines infirmières ont perdu une partie de leurs patients à cause du Covid, que ça soit à cause malheureusement de décès ou par peur du virus…», explique l'infirmier.
Gare au personnel non qualifié
Une des décisions gouvernementales pointée du doigt par la fédération est la délégation d'actes infirmiers à des personnes non qualifiées lors de cette période de pandémie. «Aujourd'hui, pour accéder à la profession, il faut quatre ans d'études. N'importe qui n'est pas capable de prodiguer des soins infirmiers! Le moindre problème causé par un non-infirmier dans le cadre d'une visite, sera remis sous notre responsabilité. Nous voulons être protégés contre l'émergence de telles situations».
Néanmoins, ces professionnels qui se retrouvent toujours en première ligne n'entendent pas quitter le front contre cette pandémie: «Nous arrivons au bout de nos ressources, mais nous continuons notre travail avec cœur afin de parvenir à vaincre le virus le plus rapidement possible. Nous souhaitons juste être davantage considérés.»