Le troisième œil de «Big Boy Systems»
Vous en rêviez? Elle l’a fait! Une start-up tournaisienne a mis au point une caméra qui permet de vivre une expérience immersive totale et unique.
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Publié le 19-05-2021 à 06h00
Elle? C’est «Third I» (troisième œil en anglais), la première caméra qui voit et entend comme un être humain. Grâce à sa capture d’images 3D et sa prise de son binaural (méthode d’enregistrement qui reproduit la perception sonore naturelle), elle restitue le plus fidèlement possible l’action réalisée. Simplement posée sur le front, elle filme ce que vous faites et le diffuse, en direct ou en streaming, à travers un casque de réalité virtuelle.
«Ce qu’on voit à la télé, pas du tout la réalité»
Cette véritable prouesse technologique a été entièrement conçue par «Big Boy Systems». Fondée en 2015, la start-up est installée depuis un peu moins d’un an à la rue de l’Innovation (coïncidence?), à Froyennes. Samuel Meirlaen, l’un des cofondateurs, s’est d’abord intéressé au son binaural en tant qu’étudiant à l’IAD avant de concevoir le projet.
«Je me suis dit que ce qu'on voyait à la télévision ne correspondait pas du tout à la réalité. C'est quelque chose qui est modifié, adapté pour l'écran et les haut-parleurs. Je me suis alors demandé s'il y avait moyen de raccourcir la chaîne et d'avoir ce rapport au son et à l'image directement d'une personne à une autre», explique-t-il.
En cinq ans, huit prototypes ont vu le jour avant «Third I». Aujourd'hui, la caméra est brevetée et commercialisable pour toutes les entreprises. «Pour l'instant, on s'adresse au B to B. C'est disponible aussi en location et en test. À côté de ça, on offre des services de consulting», ajoute Julien De Mesmaeker, un des membres de l'équipe.
«La culture a besoin d’une solution comme la nôtre»
L'appareil peut être utilisé dans d'innombrables corps de métiers, mais «Big Boy Systems» s'est plutôt focalisé depuis deux ans sur l'éducation et la culture. Ces deux secteurs représentent un énorme potentiel. Récemment, une université suisse a fait l'acquisition de plusieurs caméras. «Ces gens sont revenus vers nous avec de nouveaux cas d'usage, par exemple en criminologie. C'est vraiment un outil en plus pour les professeurs», indique Samuel Meirlaen.
Si la collaboration avec le domaine culturel n'a pas été évidente au départ, la tendance s'est inversée. «À l'époque, on passait plus souvent pour une technologie qui allait faire concurrence à l'événement même, que pour une technologie qui allait pouvoir apporter quelque chose en plus. Maintenant, le secteur a besoin d'une solution comme la nôtre», précise le cofondateur qui, depuis un mois, a lancé une ASBL avec son équipe pour aider la culture.
La start-up ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Une deuxième version est déjà en préparation et «Big Boy Systems» planche également sur un modèle tout public.