Sauvegardons le saule avec le projet «Et nos (Hainaut) saules têtards?»
Les trois parcs naturels du Hainaut s’unissent dans la sauvegarde et la restauration du saule têtard en Hainaut.
Publié le 23-04-2021 à 06h00
L
es trois parcs naturels du Hainaut – le parc naturel du Pays des Collines, le parc naturel des Plaines de l’Escaut et le parc naturel des Hauts-Pays (région montoise) – se sont associés dans l’élaboration du projet «Et nos (Hainaut) saules têtards?».
«Nous avons constaté que sur nos trois territoires, le saule têtard était en train de disparaître de nos campagnes», indique Baptiste Hottekiet, le directeur du parc naturel du Pays des Collines, qui chapeaute le projet. «L'une des raisons liées à la disparition de ces arbres est le manque d'entretien. Il faut savoir que le saule têtard n'est pas une variété d'arbre, mais plutôt un mode de taille. Il s'agit pour nos territoires d'un saule blanc, taillé en têtard.» Le saule têtard était utilisé jadis pour délimiter les parcelles agricoles, et accessoirement pour du bois de chauffage. «Sans entretien, la tête de l'arbre peut commencer à pourrir, ce qui va la fragiliser. Les grosses branches agissent alors comme un levier et éclatent le saule en deux.» L'entretien de ces arbres représente un coût pour ses propriétaires. «Tous les 8 à 10 ans, il faut tronçonner les rejets en tête. Ces interventions ont un coût, et c'est ce qui freine généralement les propriétaires. Au parc naturel du Pays des Collines, comme dans les autres parcs naturels, nous mettons des dispositifs en place pour encourager l'entretien de ces arbres, via une prise en charge à hauteur de 50% du coût de l'entretien et en distribuant des perches de saules à replanter.»
500 saules restaurés et 5 000 perches plantées
«Si on ne fait rien, les saules têtard disparaîtront totalement de nos campagnes», regrette Baptiste Hottekiet. Les trois parcs ont donc soumis un projet «inter-saule» à la Région Wallonne; celui-ci a été retenu. Les parcs recevront prochainement un subside qui leur donnera les moyens d'agir sur la restauration et la replantation du saule têtard, ainsi que sur la sensibilisation à sa disparition.
«Nous avons l'intention de restaurer 500 saules sur nos trois territoires, de replanter 5 000 perches, soit entre 40 et 50 km de saule, et de sensibiliser la population via l'organisation d'animations ou la création d'outils de diffusion. Le projet a une durée de vie de deux ans, mais il permettra d'impulser une dynamique de fond dans nos populations.»
Les parcs entendent faire contribuer le secteur privé: «Nous allons demander une petite côte part aux propriétaires de saules qui doivent être restaurés, ainsi qu'à ceux qui veulent replanter une perche. C'est une manière de donner de la valeur au projet.» L'initiative permettra de multiplier par quatre le nombre de saules que chaque parc peut restaurer de son côté.
En parallèle, chaque parc naturel étudie une piste de valorisation du broyat créé lors de l'entretien de l'arbre. « Une partie est récupérée et replantée, mais nous voulons valoriser ce qui ne l'est habituellement pas. Au parc naturel du Pays des Collines, nous cherchons depuis plusieurs années comment augmenter le taux d'humus dans les sols agricoles, et nous avons constaté que le broyat améliorait la qualité du sol. Nous poursuivons donc dans cette direction. »
Le projet est sur les rails; les premières missions devraient commencer prochainement.