L’Atlas socio-économique 2020 disponible

Quelques constats essentiels ont été mis en exergue.

Peu de diplômés

Tout d’abord un point important sur lequel Rudy Demotte, président du Conseil de développement, souhaite travailler ces prochaines années: le taux relativement faible de diplômés du supérieur en Wallonie picarde. 21,8% des habitants de Wallonie picarde détiennent un diplôme d’études supérieures, contre 23,9% sur l’ensemble de la Wallonie, et 25,1% des Belges. Le meilleur taux de diplômés dans notre région se situe à Silly (32,5%) et le moins bon à Comines (13,4%).

«Ceci s'explique certainement par la situation de ces communes sur l'axe Lille-Bruxelles, avance Rudy Demotte. Il y a davantage d'établissements d'études supérieures lorsque l'on se rapproche de Bruxelles. Il faudra donc dans les prochaines années tenter de ramener certaines filières sur notre territoire pour retrouver un équilibre, cela fait partie de nos projets.»

Hausse démographique

Le constat le plus positif concerne l'augmentation de la population dans la région, «dû à l'effort mis sur l'attractivité», indique Laurent Callandt, chargé de missions chez Wapi 2040. Entre 2006 et 2020, la population est passée de 330 965 à 352 267, ce qui représente une évolution positive de 6,4% (une performance meilleure que le Hainaut de manière générale).

«Environ 1500 personnes par an viennent s'installer chez nous», constate le chargé de mission. Les communes qui ont eu la cote sont Enghien (+ 17,4%), Brugelette (+ 13,4%), Chièvres (+ 11,7%), Mouscron (+ 11,2%), Mont-de-l'Enclus (+ 10,8%) et Ath (+ 10,1%).

«La proximité avec les métropoles de Lille et Bruxelles et la facilité d'y accéder par des grands axes routiers semblent être des éléments attractifs», conclut Laurent Callandt à partir de la cartographie.

Des logements adaptés

Parmi cette population croissante, l'Atlas met surtout en évidence une augmentation des ménages qui deviennent également de plus en plus réduits (ce qui explique leur multiplicité). «Les Communes devront adapter leurs offres de logements en fonction du type de population qu'elles accueillent, conseille le chargé de mission. Le nombre de personnes isolées et de famille monoparentales augmentant, des habitations plus petites sont privilégiées. D'ailleurs, la vente d'appartements a augmenté de 60% entre 2006 et 2017.»

En effet, l’immobilier ne se porte pas si mal, bien qu’entre 2004 et 2014, les prix du foncier ont tout simplement doublé! Les chercheurs à l’origine de l’Atlas invitent donc les Communes à la vigilance quant à cette flambée des prix alors que les ménages, eux, sont de plus en plus réduits.

Chômage en baisse?

L’Atlas reprend également les courbes du chômage en Wallonie picarde qui apportent superficiellement de bonnes nouvelles. Le taux de chômage a diminué de 54,2% depuis 2006! En ce qui concerne le pourcentage des demandeurs d’emploi indemnisés (DEI), il a diminué chez les moins de 25 ans (22,2% en février 2006 contre 21,6% en juin 2020) mais il a augmenté chez les 50 ans et plus (15,1% en février 2006 contre 25,4% en juin 2020).

«À cause des dispositions liées au Covid-19, certaines faillites sont retardées et beaucoup de personnes sont au chômage temporaire, ce qui fausse la tendance pour 2020», a précisé Arnaud Fleurquin, chercheur en développement territorial chez Hainaut Développement.

En raison de la pandémie, d'autres particularités apparaissent dans les analyses, «On constate même une baisse historique de la population en 2020, alors que celle-ci ne cesse d'augmenter. Cela est dû au taux de mortalité important et à la canicule que nous avons connue cet été, informe Arnaud Fleurquin.»

Pour consulter l’Atlas: www.wapi2040.be/atlas2020.pdf