La galerie des Bastions à Tournai désertée: 30% des commerces non essentiels n’ont pas ouvert
Une vie commerciale presque à l’arrêt ce samedi. Alors que les nouvelles restrictions sont entrées en vigueur, le constat est sans appel au sein du centre commercial «fantôme» de Tournai.
Publié le 27-03-2021 à 16h33
C’est ce samedi qu’entraient en application les nouvelles restrictions sanitaires visant, notamment, les commerces non essentiels. Déjà malmenée depuis le début de la crise, la notion de shopping plaisir s’est un peu plus envolée avec le «click & collect» et le système de prise de rendez-vous imposés aux commerçants et à leurs clients.
Un petit tour au centre commercial Les Bastions à Tournai suffisait à mesurer l’impact désastreux des mesures en termes de fréquentation. Aucune file aux entrées des magasins, hormis devant une boutique de télécommunication, une galerie presque déserte, les volets de nombreuses enseignes baissées…, le constat est accablant.
La situation est telle que sur la soixantaine de magasins non essentiels des Bastions, un tiers d’entre eux ont décidé de ne pas ouvrir leurs portes pour des raisons évidentes de rentabilité.
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Aucun rendez-vous! «On nous prend pour des pantins»
Pour les autres commerçants, on sentait bien que le cœur n'y était pas vraiment… «Le gouvernement nous prend pour des pantins avec ces décisions scandaleuses qui sont un non-sens total, fulmine Pino Pagliuca, du magasin franchisé de chaussures Mano. Ça me rend triste de voir une galerie aussi vide. Le click & collect dans mon domaine d'activité, on peut faire une croix dessus. Depuis mercredi, un système de réservations est accessible sur notre site internet et sur celui des Bastions mais je n'ai enregistré aucun rendez-vous. J'autorise mes clients à entrer dans le magasin en remplissant un formulaire à l'entrée mais il n'y a quasiment personne.»
Dépités même s'ils tentent de garder l'espoir, Pino Pagliuca et son fils, gérant de l'enseigne, se laissent quelques jours de réflexion avant d'envisager une éventuelle fermeture. «On voulait être ouverts pour garder notre service à la clientèle mais si le test ne fonctionne pas, on devra s'y résoudre. Le shopping sur rendez-vous est un frein pour les clients car en faisant la démarche de réserver un créneau horaire, ils se sentent quelque part obligés d'acheter. »
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«Il aurait été préférable de nous demander de fermer»
Un peu plus loin, la gérante de la boutique de vêtements Audace estime qu’au regard des modalités de vente imposées par le gouvernement, il aurait été plus judicieux de décréter la fermeture des commerces non-essentiels.
« Je ne crois pas au système sauf pour les ventes via internet. Pour ma part, je fonctionne uniquement grâce aux visiteurs de passage dans la galerie, sachant que les rendez-vous, limités à une demi-heure en magasin, se prennent sur place ou par téléphone. »
La commerçante tournaisienne, active depuis 36 ans, songe aussi à baisser temporairement le rideau si les ventes restent en berne. «Vu qu'il n'y a plus aucune festivité et que les gens ne peuvent plus aller au restaurant, ils n'ont plus envie de s'acheter une nouvelle tenue.»
Pour les jouets, le click & collect est privilégié
À une semaine des vacances de Pâques, l'une des périodes phares de l'année pour les magasins de jouets, l'optimisme semble davantage de mise au sein de l'enseigne Fox & Cie. « Beaucoup de gens sont venus faire leurs emplettes ces derniers jours, avant l'entrée en vigueur des nouvelles mesures. L'activité tourne plus au ralenti désormais mais c'est trop tôt pour tirer des conclusions. Les gens vont peut-être privilégier les livraisons à domicile», nous dit Jonathan Bara, l'un des vendeurs.
Même si le magasin de jouets était déjà bien rodé par rapport au click & collect, déjà mis en place lors du second confinement, il a fallu se réorganiser pour les rendez-vous. «C'est tout nouveau mais l'on a su s'adapter en offrant plusieurs possibilités de réservations aux clients, que ça soit par téléphone, par mail ou sur internet.Le click & collect marche mieux que les rendez-vous: le système est plus facile pour le client. On prépare tout pour lui et il récupère sa commande sans devoir entrer dans le magasin.»