GYMNASTIQUE| «On n’est pas loin de la triple peine»
Le Tournai Gym Club a fait la grimace en prenant connaissance des nouvelles règles en matière de sport. Ses 500 affiliés sont à l’arrêt forcé!
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Publié le 03-02-2021 à 06h00
Ce sont, à la base, des décisions qui doivent «permettre le retour à des activités extrascolaires pour un plus grand nombre de jeunes», disaient-ils vendredi dernier. Mais, en ce début de semaine, après deux jours de mise en application du nouveau décret et du protocole qui l'accompagne, force est de constater qu'on est loin du but poursuivi. Notamment dans pas mal de clubs sportifs qui, au lieu d'ouvrir à un plus grand nombre de leurs affiliés, se retrouvent obligés à baisser momentanément le rideau.
«Pas envie de choisir!»
C'est le cas du Tournai Gym Club, qui a dû se résoudre à annoncer la triste nouvelle aux parents de ses jeunes! «Depuis quelques jours, les annonces autour des nouvelles conditions de la pratique du sport se succèdent et se contredisent. On tente de maintenir à flot le bateau du TGC depuis de nombreux mois afin de garantir des entraînements de qualité pour le plus grand nombre de gymnastes possibles. Pourtant, cette fois, on ne trouve aucune solution équitable au casse-tête qui nous est imposé pour respecter les nouvelles normes sanitaires. Les bulles doivent être limitées à dix gymnastes. Si, pour certains groupes, cela ne pose aucun problème, pour de trop nombreux enfants et moniteurs, on ne sait pas comment gérer cette injonction. Pire, ces nouvelles règles pourraient amener à opérer des choix cornéliens. Sur quels critères? L'ancienneté? La jeunesse? La performance? Ou le tirage au sort? Aucune solution ne nous semble déontologiquement acceptable», a publié le club.
Des règles plus strictes
Dès lors, à partir de ce dernier lundi, le club de gym a suspendu tous ses entraînements jusqu'au 21 février! «Et croyez-moi, ce n'est pas de gaieté de cœur qu'on le fait. C'est même plutôt la mort dans l'âme, nous signale Margaux Dardenne, une monitrice qui a donné ses derniers cours ces samedi et dimanche avant l'arrêt. Car on n'a reçu le nouveau protocole que le dimanche! Il devait être appliqué dès le lendemain: comment voulez-vous qu'on se retourne? On a tenu une réunion d'urgence en visio pour dépêtrer le bazar mais on s'est vite rendu compte que c'était juste infaisable. On doit composer des bulles de dix avec des groupes de 25 à la base. Ça veut dire que l'on doit opérer une sélection! Impensable! Ce n'est dans la philosophie du club, qui se veut ouvert à tous. Puis, d'autres nouvelles restrictions ont vu le jour!»
S'ajoutent des adaptations de la salle où se déroule l'activité. «Il faut une distance d'au moins 3 m entre les groupes qui doivent être séparés par des parois hautes d'1,80 m. La désinfection du matériel devient plus stricte… On ne s'attendait pas du tout à ça. Notre déception est énorme!»
«On passe de 380 à… zéro!»
Car, en plus de ne pas voir revenir ses affiliés de plus de 13 ans, les activités en intérieur leur étant toujours interdites, le club tournaisien doit mettre à l'arrêt ses plus jeunes. «C'est la double peine, s'exclame Margaux. On a toujours tout fait afin de maintenir nos séances mais là, c'est trop! Sur nos 500 affiliés, près de 380 pouvaient encore s'entraîner jusqu'à dimanche dernier. Là, on est à zéro!»
Voilà un exemple concret qui prouve que le but initial des responsables politiques n'est pas rempli. «Les parents comprennent que le club n'y est pour rien mais ils sont interpellés, dit Margaux, dont le club sera en outre bientôt privé de l'un de ses outils de travail. On occupe plusieurs salles, dont le hall des sports qui, dès mi-février, sera réquisitionné pour être un centre de vaccination. Un souci en plus! Et là, on frôle la triple peine…»
«C’est leur échappatoire»
Heureusement, une solution s'est très vite dégagée ce lundi. «MM. Mahut et Bouziane nous ont promis une délocalisation de nos activités dans la salle "Les Eaux sauvages" à Froidmont durant toute la période de vaccination. Un souci en moins!, se réjouit-on du côté d'un club qui aspire à des jours meilleurs. On s'efforcera de relancer la machine après les vacances de carnaval car le sport, c'est une échappatoire indispensable pour les jeunes qui vivent une situation déjà assez difficile comme ça, avec toute une vie sociale chamboulée.»