178 g de cannabis, des faits prescrits
Le lancer de burgers par-dessus les murs de la prison de Tournai a des effets imprévus pour un prévenu…
Publié le 03-02-2021 à 06h00
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Pour comprendre cette histoire, il faut remonter presque 4 ans en arrière. «Le 26 avril 2017, des amis de mon client avaient acheté des burgers pour les lancer dans la cour de la prison de Tournai!, explique l'avocate du prévenu. Des agents de police s'en aperçoivent et contrôlent tout le monde dans le véhicule. Ils vont ainsi retrouver 2 000€ en cash sur mon client. Ça provenait d'un travail légal, mais les agents vont croire que mon client est un dealer. Ils fouillent donc son logement et y retrouvent 178,4 g de cannabis. Mais c'était réellement sa consommation personnelle. Pour preuve, il n'avait aucun matériel de conditionnement et son téléphone ne contenait aucun message qui aurait pu faire croire à de la vente.»
Les faits sont prescrits
Pour le substitut du procureur du roi, il y a un problème: «Monsieur est présent pour répondre de deux faits. Tout d'abord la détention de cannabis, mais consommation personnelle ou pas, les faits sont aujourd'hui prescrits. On peut par contre discuter du second point qui concerne l'importation de cannabis. Il a en effet acheté 113 grammes à Tourcoing avant de les ramener en Belgique. Il faut aussi dire que son casier judiciaire joue en sa défaveur.» Et pour cause, puisque l'homme a obtenu une interruption de peine liée à la crise du Covid. Dans cette affaire-ci, le substitut ne s'oppose pas à une peine de travail.
Cette proposition de sanction contente le prévenu: «J'ai arrêté de fumer et je vis avec ma femme et mon fils. Je suis en ordre dans tout ce que j'avais à payer comme amende. Je me suis aussi inscrit à une formation. La peine de travail m'arrangerait.»
Avant de clore les débats, le substitut du procureur du roi a tenu à féliciter l'homme: «Vu les efforts de Monsieur, il faut lui tendre la main.» Jugement le 15 février.