En compétition pour un oscar, Delphine n’a pas oublié son Ramdam - «Les gens aiment aussi les courts»
Samedi, l’équipe du film nous a reçus outre-Atlantique, à quelques heures des oscars. L’occasion de se souvenir du parcours…
Publié le 10-02-2020 à 06h00
La 92e cérémonie des oscars s'est tenue cette nuit. La Belgique était pleinement intégrée dans la compétition avec Une sœur dans la catégorie des courts-métrages.
Ce samedi, sa réalisatrice, Delphine Girard, et ses deux acteurs, Selma Alaoui et Guillaume Duhesme, nous recevaient (avec la première assistante du film, Hélène Karenzo, à gauche sur le cliché) pour évoquer le formidable parcours de l'œuvre (voir notre long format publié ce dimanche matin sur www.lavenir.net).
Le public au cœur du festival
Nous sachant de la Wallonie picarde, la réalisatrice bruxelloise prononce le mot «Ramdam» avec un grand sourire, tout en précisant bien qu'elle ne le dit pas pour nous faire plaisir mais bien parce que le festival tournaisien où elle a remporté le prix du meilleur court-métrage belge, voici un an, a une place chère dans son cœur. «J'ai trop kiffé le Ramdam, c'est trop bien! J'en ai parlé à tout le monde…», nous lance la cinéaste, ce que confirme l'un des acteurs: «Je n'y suis jamais allé mais j'en ai bien entendu parler avec elle!»
Ce qui enthousiasme la réalisatrice, c'est que «c'est un festival public. Je trouve qu'ils mettent l'accent sur les bonnes choses dans leur festival. C'est-à-dire que la salle est pleine, que les gens viennent pour parler de cinéma et qu'après, ils viennent au contact, permettant d'encore avoir des échanges.
Quand on me pose la question ici de ce qui m’a le plus surprise dans les projections comme discussions qui en ont suivi, je dis très souvent que c’était au Ramdam.»
Ces abonnés qui vont tout voir, c’est «génialissime»
Selon elle, au cœur du «festival du film qui dérange», «les choses sont faites de telle sorte qu'on n'est pas séparés dans un petit coin entre réalisateurs… Moi, je me déplace pour créer du lien avec les gens, pour savoir ce qu'eux ont ressenti de cette histoire-là qui me touchait, moi.
J’ai eu au Ramdam des discussions qui furent passionnantes avec des gens passionnés de cinéma, qui prennent un pass Ramdam et qui voient tous les films: je trouve ça génialissime! C’est LA réussite d’un festival: c’est fait pour amener le cinéma chez tout le monde et pas juste pour les rencontres du marché.
En tant qu’auteur, c’est juste le pied d’arriver et de voir qu’il y a deux salles pleines pour les courts-métrages et après d’avoir des discussions simples avec les gens.»
On a rappelé à Delphine Girard qu'elle restait cohérente dans son propos puisque dans le compte rendu de L'Avenir au terme de la remise des prix, en janvier 2019, elle soulignait surtout sa surprise de voir autant de monde pour voir des courts-métrages. «Je pense que c'est parce qu'on nous met en tête que ça n'intéresse pas les gens. C'est un peu ça, le discours qu'il y a autour des courts-métrages, que c'est un format uniquement pour faire ses preuves en tant que réalisateur avant de passer au long. Moi, ce format m'intéresse car il y a des histoires qui se racontent bien en 16 minutes et d'autres qui se racontent bien en une heure et demie. Après, c'est sûr que c'est évidemment une surprise de voir que les gens suivent.
Ici, avec les oscars, il y a une chaîne qui est lancée. Elle s’appelle “ Short TV ” et va sortir sur 700 écrans aux États-Unis, au Canada et en Inde tous les courts-métrages nommés. Ça fonctionne, ils viennent de faire un record sur leur première semaine, confirmant que les gens aiment aussi les courts-métrages.»