Clip Clap 2020: les adolescents ont disséqué le film «Antigone»
Plus de 1 800 élèves ont participé mardi matin au Clip Clap, concours de critique cinématographique du Ramdam Festival.
Publié le 23-01-2020 à 06h00
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Mardi matin, cinq salles d’Imagix Tournai étaient envahies par des élèves de cinquième et de sixième années secondaires. Ce fut également le cas dans des cinémas à Ath, Mouscron, Bruxelles, Huy et Lille.
En quelle occasion? Le concours Clip Clap du Ramdam Festival, qui consiste en la rédaction d’une critique cinématographique sur un film surprise sélectionné par le comité du festival.
Pour cette dixième édition du Festival du film qui dérange, les élèves ont découvert, en avant-première européenne, le film québécois «Antigone», de Sophie Deraspe. Ce long-métrage raconte l’histoire d’une jeune fille immigrée de 17 ans (Antigone), qui se confronte à la justice québécoise pour éviter l’expulsion de son frère (Polynice, comme dans la pièce, du même nom, de Sophocle). Une opposition entre deux valeurs puissantes: celle des liens familiaux et celle qui régit les lois.
«Il fait réfléchir»
La projection a bousculé certains élèves qui semblaient quelque peu indécis quand le moment de la rédaction fut venu. «Ce film fait réfléchir», confiaient-ils les uns après les autres. Malgré tout, les opinions sont relativement positives: « je ne suis pas habitué à regarder ce genre de film et être confronté à ce genre de contenu, c'est assez perturbant. Je regarde plus souvent des blockbusters, mais c'est une chouette expérience, c'est un bon film», expliquait Cômes, élève au Collège Notre-Dame de Tournai. À l'Athénée de Péruwelz, les élèves avaient l'avantage de connaître la pièce de Sophocle: «on était déjà au courant de l'histoire suite à la lecture de l'adaptation de Jean Anouilh, mais c'était un peu surprenant parce que c'était quand même un peu différent et modernisé. L'histoire m'a paru, comme elle l'a été présentée, vraiment intemporelle », spécifiait Hannah, en rhéto.
Bien préparés
Les élèves ont reçu des conseils dans le cadre d'une animation programmée dans leurs écoles. Julien Gentens a aidé les étudiants à se préparer au concours: «nous avons abordé la réalisation d'une critique, de quoi elle se compose, tant sur la forme et le fond. Nous avons fait l'exercice dans un premier temps sur le film Joker, que la plupart d'entre eux ont vu. Pour cette critique d'Antigone, j'espère qu'ils parleront de leurs ressentis et du thème très actuel qu'il aborde, et cela me ferait plaisir qu'ils s'attardent sur l'image, parce que c'est un peu plus mon domaine, sourit-il. Le danger est qu'ils s'attardent sur la cause plutôt que sur le film en lui-même.»
Le jury (composé de vingt jurés) délibérera vendredi, après la lecture de l’intégralité des copies.