PHOTOS ET VIDÉO | Des jeunes carillonneurs ont fait sonner les cloches du beffroi
Tout au long de ce week-end, un concours de carillon inédit, destiné aux jeunes de moins de 21 ans, berce les oreilles des Tournaisiens.
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Publié le 29-09-2019 à 14h04
On ne les voit jamais et pourtant, leur son rythme le quotidien des Tournaisiens depuis des siècles. Les cloches du plus ancien beffroi du pays ont retenti tout au long de ce week-end à l’occasion du tout premier concours international de carillon Maurice et Géo Clément. Un événement unique en Belgique puisqu’il mettait en lumière le talent de jeunes de moins de 21 ans.
Sur la voie de la modernité
Pour cette édition inaugurale, sept candidats âgés de 9 à 20 ans - venus de Belgique et du nord de la France - se sont affrontés à 40 m de hauteur ainsi que sur un étonnant carillon ambulant installé sur la place de l’Évêché.
«Il n'existe aucun concours pour cette catégorie d'âge, ni en Belgique, ni en France. Il y a bien une épreuve internationale de carillon à Malines, tous les 5 ans, mais elle n'est destinée qu'aux élèves de plus de 18 ans.
On a voulu amener une nouvelle dimension en offrant l'opportunité à de jeunes musiciens de se confronter à un jury de professionnels (dont le carillonneur Stefano Colletti, doublure de Dany Boon dans Bienvenue chez les Ch'tis). L'objectif étant de valoriser l'art campanaire auprès de la nouvelle génération» précise son instigateur François Clément, issu d'une illustre famille de carillonneurs tournaisiens.
Cette année 2019 n’a pas été choisie au hasard par la Ville de Tournai, alors que l’on fête les 15 ans de la restauration du carillon et les 20 ans du classement du beffroi à l’Unesco.
«C'est aussi l'occasion de rendre hommage à mon grand-père Maurice (né il y a 100 ans) et mon grand-oncle Géo (décédé il y a 50 ans) qui furent carillonneurs de la Ville. » Trop souvent, le monde campanaire renvoie l'image d'une discipline ringarde réservée à un cercle restreint. À tort? « Cette idée reste fort répandue. D'ailleurs, le mot carillonneur est assez ringard car il est associé au sonneur. Or, on mériterait d'être considérés comme des instrumentistes à part entière comme le pianiste, le flûtiste… Le terme carillonniste serait plus adéquat,» dit François Clément, le carillon…niste titulaire du beffroi.
Pour couper court aux clichés et intéresser les jeunes, les férus de carillon s’efforcent de dépoussiérer le répertoire, en y intégrant par exemple des morceaux de jazz, de chanson française...
Des auditions à l’aveugle, comme à The Voice
«En mai dernier, on a même organisé une battle avec un DJ. Et lors du Tournai Jazz Festival, le carillon sera associé au Big Band de jazz. Un pas de plus vers la modernité même la discipline motive trop peu les jeunes, qui privilégient souvent la musique en groupe plutôt que de jouer un instrument soliste, enfermé dans une tour.»
Comme à The Voice, les auditions se faisaient à l'aveugle, le jury se plaçant dos aux candidats ou écoutant les mélodies du carillon du beffroi depuis le jardin du musée du folklore. «Je ne voulais pas que l'âge de l'enfant ou de l'adolescent puisse influencer les membres du jury, en donnant un aspect émotionnel. Ici, on ne se focalise que sur les sons,» ponctue M. Clément, qui désire reconduire ce concours tous les trois ans.