Peu de dégâts sur les arbres fruitiers
Dans les vergers, l’heure est au bilan après les deux «angoissantes» nuits de gel du week-end. Les arbres fruitiers n’ont pas trop souffert.
Publié le 18-04-2019 à 06h00
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/D66LIULZ5JH45I5ODUV7ZD2FK4.jpg)
Des parcelles illuminées par quelque 120 bougies de paraffine, l’image semble presque féerique. Mais ce n’est évidemment pas pour le plaisir des yeux que Guillaume Mahieu a installé ce dispositif de lutte contre le gel sur le pourtour des Vergers de Barry.
Depuis trois semaines et l’éclosion des premiers bourgeons sur ses arbres fruitiers, l’exploitant scrute les bulletins météo avec une certaine fébrilité.
«On est rentré dans une période cruciale pour les pommes, les poires ou encore les cerises. Les arbres étant en floraison, c'est maintenant que se joue toute la saison. En 2017, les conséquences du gel printanier avaient été catastrophiques sur les récoltes de pommes, avec des pertes de l'ordre de 90%.»
Pour éviter de revivre une telle situation, le responsable des Vergers de Barry a acquis, voici deux ans, un canon à chaleur.
Assez simple d’utilisation, l’appareil, alimenté par des bonbonnes de gaz, projette de l’air chaud au milieu des parcelles de pommiers lors des épisodes de gel.
«C'est un investissement conséquent qui, en plus du prix d'achat (10 000€), représente une charge de fonctionnement de 50€ de l'heure. Sans compter les brûlots qui coûtent 10€ pièce pour une autonomie de 8 heures. Mais cela en vaut vraiment la peine pour protéger nos futures récoltes,» assure Guillaume Mahieu.
Le week-end dernier, les nuits ont été assez froides avec un mercure qui est descendu en dessous de zéro degré.
Un système de protection coûteux mais efficace
Sur le qui-vive, le fruiticulteur tournaisien n'a pas ménagé ses efforts pour préserver ses arbres du gel. «La pire nuit fut celle de samedi à dimanche où les températures étaient négatives (-2°C en moyenne) de minuit à 6 heures du matin.»
Fort heureusement, l'action du canon à chaleur, renforcée par le placement d'une centaine de brûlots, a démontré toute son efficacité. «Les arbres en floraison n'ont pas trop souffert, souffle le producteur. Grâce aux bougies de paraffine, on arrive à faire monter la température de 2 °C dans les vergers, depuis le pied des arbres jusqu'à 1 mètre. Toute la difficulté est de parvenir à allumer toutes les bougies de paraffine en même temps, avant que le gel ne s'installe.»
Hormis sur les poires où les dégâts sont conséquents, les pommiers et les cerisiers ont assez bien «résisté». «Je pense que le plus dur est passé au niveau des geléesnocturnes, nous dit M. Mahieu. S'il y a davantage de dommages aux poires, ce n'est pas pour autant inquiétant. La poire conférence par exemple, celle que l'on cultive le plus, peut très vite geler au niveau de la fleur et du fruit mais continuer à pousser. On aura juste une qualité moindre dans la production.»