Moins de marchés, plus de Ruches
Les «Ruches» connaissent un bel engouement en France et en Belgique. Dans notre région, outre Tournai, il y en a aussi à Bruyelle (jeudi), à Basècles (mardi), Ath (vendredi), Silly (vendredi), Enghien (jeudi), Lessines (mercredi) et Frasnes (samedi).
Publié le 02-11-2017 à 06h00
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Une ruche est en construction à Mouscron, et une dixième est en reconstruction à Templeuve. La raison du succès? Les citadins pressés, ou les gens actifs qui n’ont pas beaucoup de temps à consacrer aux courses entre les obligations familiales et le travail, peuvent passer leurs commandes tranquillement sur internet, les payer, et récupérer leurs provisions en quelques minutes.
Les producteurs y trouvent aussi leur compte, malgré le versement d’une commission à la ruche ainsi qu’à sa «reine» (voir par ailleurs).
Ann-Christine Claeys, de la ferme du Blanc Bleu, à Ghoy, est une habituée de la ruche tournaisienne. «Depuis 2014, depuis que nous avons entrepris la diversification de notre exploitation, je vends nos viandes sous vide directement au consommateur, ainsi que des glaces et des fromages: 90% de notre chiffre d'affaires est réalisé dans les ruches, le reste c'est dans notre magasin à la ferme». La distribution s'effectue en 1 h 30, et surtout le stock est facile à gérer, insiste Mme Claeys, présente dans beaucoup d'autres ruches: à Lessines, Enghien, Bruyelle, Ath, Bassily, Frasnes, Cuesmes… Elle écoule aussi, dans l'esprit d'entraide du circuit court, des produits d'un boucher d'Ostiches. «En deux minutes, les gens font leurs courses. Ils apprécient beaucoup tous les avantages qui leur sont offerts par le système des ruches».
Certains clients ne viennent pas en coup de vent. Ils prennent le temps de butiner à gauche et à droite, d'échanger quelques trucs ou recettes. Ainsi, la boulangère du «Pain de l'Plaine», à Laplaigne, fait déguster des couques de Saint-Nicolas pour préparer les palais avant une vente future. «Nous sommes dans un parc naturel qui promeut le circuit court. On est en plein dans cette optique ici».
Pas d’invendus après la distribution
La ferme des Magrès, à Comines (F), est la vedette du moment avec ses potirons et courges de toutes couleurs, de toutes formes et de toutes origines. Les sacs remplis de légumes de saison sont prêts à être enlevés par les clients. «Voici votre commande, le numéro 8», dit Dominique à une jeune femme en lui présentant sous les yeux un morceau de courge. Il saisit une farde. «J'ai une bonne recette pour vous si vous voulez». Avec ses deux frères, il écoule ses légumes dans neuf ruches, dont deux en Belgique. «Le principe de la ruche, ça me plaît bien parce qu'on est maître de nos prix. Progressivement, nous avons abandonné les marchés publics pour les remplacer par les ruchers qui représentent aujourd'hui 80% de notre chiffre d'affaires. Ici, on ne rentre pas avec des invendus».
Les motivations des clients de la ruche sont très variées. Mais l'achat local est une constante, comme en témoigne une jeune femme domiciliée dans le quartier de la distribution, le long de l'avenue de Maire. «Je trouve que c'est fair-play de venir ici acheter les produits à des producteurs locaux, qui viennent à nous, plutôt que de les acheter dans la grande distribution où ils touchent finalement une petite partie du prix final de leur produit».