La SNCB ferme la passerelle d’Allain
Entre le hameau d’Allain et le village de Chercq, il existe tout un réseau de passerelles et de sentiers. Aujourd’hui, on ne passe plus!
Publié le 15-04-2017 à 06h00
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Voici environ quatre mois, sans crier gare, la SNCB (pas Infrabel) a installé un dispositif empêchant tout passage sur ce qu’on appelle la passerelle d’Allain. Il s’agit d’un ancien pont de chemin de fer qui surplombe l’Escaut et qui relie le village de Chercq au hameau d’Allain.
Ce pont de l’ancienne ligne 88A Tournai-Orchies est situé entre le pont Delvallée (boulevard Walter de Marvis) et le pont de Vaulx. Il est emprunté par des promeneurs, des marches organisées, des joggeurs, des clubs VTT et des cyclistes, parce qu’il a un côté champêtre et parce qu’il permet d’éviter d’assez longs détours.
La SNCB aurait invoqué des raisons de sécurité pour expliquer la fermeture de la passerelle: garde-corps vétuste, béton précontraint datant de 1959, chambres de visite ouvertes…
Du point de vue des riverains, les problèmes de sécurité sont tout relatifs. «Les passerelles situées entre la rive droite de l'Escaut et la rue de la Lys sont en piteux état, et il ne devrait pas être très coûteux à sécuriser, mais bloquer la passerelle en béton sur l'Escaut semble ridicule, ce pont étant en parfait état» dit l'un d'eux. «Si les trains y passaient, elle doit pouvoir supporter des marcheurs» ironise un autre.
Selon nos informations, il n’existe actuellement aucun projet de rénovation à court terme…
Pour en savoir plus, nous avons contacté le service presse de la SNCB. Où l'on tient des propos très fermes. «Nos spécialistes disent qu'emprunter la passerelle pose de graves problèmes de sécurité et que c'est pour cela qu'on y empêche le passage. Les inconvénients qui en découlent importent peu si l'on considère les risques encourus… Nous confirmons par ailleurs qu'aucun budget n'est actuellement prévu pour un aménagement de la passerelle.»
L’ASBL Itinéraires de Wallonie pas d’accord avec la police
Ceux qui se promènent dans ces pittoresques quartiers sont confrontés à d’autres obstacles, également depuis quelques mois: il n’est plus possible non plus d’emprunter certains sentiers qui se trouvent le long de l’ancienne ligne de chemin de fer…
Alerté par un riverain, le bourgmestre de Tournai ff Paul-Olivier Delannois a apporté la réponse suivante, suite à un rapport que la zone de police du Tournaisis lui a fourni: «Nous constatons qu'une signalisation sur des supports métalliques avec mention propriété privée a été placée par un particulier. Ce dernier a pris l'initiative d'informer les usagers qu'ils pénétraient dans une propriété privée. De fait, il appert qu'il n'existe aucune occupation ou un droit de passage sur les terrains en pied du talus de la SNCB. En conséquence, il ne s'agit pas d'une voirie communale mais d'une servitude à caractère privé dont l'accès est réservé aux ayants droit. En conséquence, la signalisation informelle est parfaitement légale…»
À lire la réaction d’Albert Stassen, président de l’ASBL Itinéraires de Wallonie, qui est une référence pour beaucoup en matière de servitudes et de sentiers, la police du Tournaisis méconnaîtrait la législation.
«Ce n'est évidemment pas parce que la SNCB a vendu - sans autre forme de procès – des talus ferroviaires à un privé que les sentiers qui s'y sont créés par le seul fait du public perdraient leur statut de servitude publique de passage s'il y a plus de trente ans qu'on y circule librement, ce qui, selon les riverains, est le cas ici» dit M. Stassen.