Peu importe l’endroit, pourvu qu’on ait l’esprit !
En attendant la «nouvelle » maison, cette période de transition bouleverse le travail d’une équipe qui fait preuve d’imagination. Ça… a déménagé à plus d’un titre.
Publié le 25-08-2016 à 06h00
:focal(507x328:517x318)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/GVJQ3NLR6RBKLLK6PAFCFHSQZY.jpg)
Les 4 et 5 octobre, la salle Frank Lucas, dans sa nouvelle disposition, accueillera Les Filles aux mains jaunes, avec Céline Delbecq non pas à la mise en scène, mais dans le rôle de Louise, ouvrière dans une usine d'armement.
Cette ode aux femmes courageuses a fait un tabac au dernier festival d'Avignon, comme Mange tes ronces, pour le jeune public, ou Rumeur et petits jours, du Raoul Collectif, deux autres spectacles que l'on découvrira cette saison. Pour les animateurs-programmateurs de la Maison de la culture, la confiance placée en de jeunes équipes artistiques, le travail de compagnonnage dans leur démarche créatrice apparaissent essentiels, tandis que la reconnaissance comme centre de création, avec le nouveau décret sur les arts de la scène, ne devrait plus tarder. Plus que de simples producteurs de divertissement, ces artistes-là sont en prise directe avec le quotidien, avec les préoccupations actuelles. «Ils nous montrent le chemin. On a envie d'accompagner cette démarche de sens, indique Anaelle Kins. C'est notre fil conducteur, ce qui détermine notre façon de programmer.» Plus que jamais, le public a aujourd'hui besoin de nouveaux repères, d'éléments de réflexion, et sans doute aussi l'impression de vivre un moment ensemble, ce qu'offre une salle de théâtre.
«Un lieu en soi»
Pour sa campagne de communication, la Maison de la culture a, une nouvelle fois, impliqué des artistes qui partagent les mêmes affinités afin de les intégrer dans la vie de l'association, dans cette saison à laquelle ils sont liés. « Du fait du déménagement, du passage d'un lieu à un autre, de la création de choses différentes dans d'autres univers, ambiances… a émergé l'idée du lieu en soi, explique Cathy Stiévenart. Nous avons demandé à huit créateurs ou collectifs qui sont très liés à la saison (Céline Delbecq, François Sauveur, Hélène Breutin et Clément Goethals, Vincent Hennebicq, la compagnie Chaliwaté, le Raoul Collectif et le chanteur compositeur Nicolas Michaux) ce que cette notion évoquait en chacun d'entre eux, et de choisir un lieu qui leur parle, celui qui permet d'éveiller leur imaginaire, leur créativité… Cet endroit qui leur appartient, ce lieu qu'ils ont figé, ils l'ont partagé avec Pauline Nottebaert (relations au public), et le photographe tournaisien Barthélemy Decobecq. » Ces portraits originaux, que l'on retrouvera dans la brochure de présentation avec une courte explication, ponctueront ainsi la saison.
Mais le spectateur n'est pas éloigné de ce questionnement. En double lecture, « il y a aussi l'idée de ce se dire qu'on n'a pas besoin d'un lieu précis, physique, poursuit Anaelle. On peut être aussi habité par l'intérieur, l'imaginaire. C'est un peu ça qu'on a envie de faire avec les spectacles, créer un lieu en soi qui est réveillé, alimenté. Il ne faut pas nécessairement une salle de spectacle avec un rideau rouge. C'est le but de notre métier de réveiller l'intériorité des gens. »
Pour l'équipe, « l'esprit Maison de la culture peut vivre chez chacun, sans que ce soit rattaché à un bâtiment ». L'infrastructure, en rénovation, de l'Esplanade de l'Europe restera pourtant le lieu d'identification de l'ASBL, celui d'où partiront les navettes et où l'équipe se réservera un espace. Les autres sites ou endroits d'activités (Halle aux Draps, Foyer Saint-Brice, Stade, Choiseul…) feront l'objet d'une signalétique bien spécifique: La culture, c'est ici! –