Musiques : Charlélie Couture se met au jazz

Avec son projet «Lafayette», le chanteur français Charlélie Couture sera l’une des têtes d’affiche de la saison musicale, et du 6e Tournai Jazz Festival en particulier.

François DESCY

C

omme lors des précédents festivals de jazz tournaisiens, où se produisit un certain Toots Thielemans, il n’y aura que du beau monde cette année, du 8 au 12 février.

On pourrait presque dire que ce seront toutes des têtes d'affiche, à commencer par Charlélie Couture qui viendra présenter son 20e album studio, «Lafayette», qui fleure bon la Louisiane et le blues jazz de la Nouvelle-Orléans. À notre connaissance, le festif trio de Charlélie (chant, guitares, clavier, violon, banjo) s'est très peu produit en Europe et n'a pas l'intention de se lancer dans de longues tournées. Son concert tournaisien sera donc une occasion unique de l'entendre en live, avec son touchant «Un jour les anges…», composé dans la foulée de l'attentat contre Charlie Hebdo, et sa reprise très personnelle – traînante et nasillarde – des «Portes du Pénitencier».

Fils du réalisateur américain bien connu, le bassiste Kyle Eastwood a déjà une longue carrière musicale derrière lui. On lui doit notamment les musiques de films fameux tels que «Invictus» et «One Million Dollar Baby». Mais ce n'est que maintenant qu'il perce avec le jazz. Le swing funk épuré de son quintette a fait un tabac lors des festivals de cet été.

Le batteur Manu Katché, qui est dans tous les bons coups (Sting, Peter Gabriel etc.), revient à Tournai avec son nouvel album «Unstatic», joué par un quintet. Comme on ne se lasse pas d'entendre le son à la fois unique et discret de son instrument, c'est avec bonheur qu'on le suivra une seconde fois sur le festival, en guest-star du pianiste belge Yvan Paduart, dont le dernier album, «Human Being», a bénéficié des interventions de Richard Bonna et de Reggie Washington.

Accompagné de l'Orchestre royal de chambre de Wallonie, le joueur d'oud tunisien Anouar Brahem présentera son planant projet «Souvenance», que l'on dit très différent de celui entendu lors du dernier festival et de la prestation de l'enchanteur Dhafer Youssef, autre joueur d'oud tunisien. Les compositions de Brahem sont à ranger dans les musiques du monde davantage que dans le jazz pur. Comme celles de Charlélie Couture, elles sont marquées par des attentats, tunisiens ceux-ci.

Quant au duo Jacky Terrasson & Stéphane Belmondo, fait de piano et de trompette, il est le coup de cœur de Geoffrey Bernard, le papa du festival, qui parle de «puissance de la composition».

Le festival se clôturera le dimanche avec une carte blanche donnée au Conservatoire de Tournai, qui annonce notamment une master class du saxophoniste montois Fabrice Aleman et un café littéraire.

Comme tête d'affiche, on pourrait aussi citer le Magic Mirror, un superbe chapiteau en dur qui accueillera quelques-uns des concerts du festival (une dizaine en tout). Pour autant que le collège communal donne l'autorisation d'installer celui-ci sur la Grand-Place. À l'heure d'écrire ces lignes, on ignorait encore quelle serait la décision.

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