Les Inattendues avec le livre pour« Boussole »
Du théâtre musical au cœur des rencontres de septembre: quatre artistes tissent une métaphore des liens entre Orient et Occident.
Publié le 25-08-2016 à 06h00
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Le roman de Mathias Enard (prix Goncourt 2015) table sur une nuit blanche de Franz Ritter, un musicologue orientaliste qui vit à Vienne. Avec cette insomnie peuplée de siècles de partitions et de voyages, un metteur en scène a construit un spectacle qui associe musique et lecture dans un creuset d’arts vivants.
«C'est la grande histoire dans la petite histoire, confie Emmanuel Noblet, metteur en scène de «Boussole». Elle traverse le temps et les frontières, des aventuriers lointains à Palmyre occupée par Daech aujourd'hui. Les références historiques sont nombreuses, il y a tous ces musiciens qui hantent les rêves du personnage et rejouent le thème de Sarah, la belle errante qu'il cherche à rejoindre. En une nuit, ce sont les Mille et une Nuits qui défilent, vertigineuses, accessibles. L'humour est bien présent dans cette odyssée: Franz Ritter ne manque pas d'autodérision.»
Lors d'une résidence de l'écrivain Mathias Enard en Lorraine, le comédien Olivier Dautrey, qui accueille des auteurs chez lui, s'est engagé avec bonheur dans un défi théâtral. «Entre Mathias et moi, circule une grande complicité, grâce au compagnonnage de l'écriture. Quand je marche dans les pas du personnage, je pense à l'écrivain, je peux apporter un prolongement. Le roman est construit comme une maison; on peut visiter chaque étage avec des points de vue différents. C'est un texte solide et riche, Emmanuel Noblet a fait des choix et nous les a proposés, avec sa clairvoyance de metteur en scène. Le théâtre est fait d'ombres et de lumières, la cohérence fait résonner l'ensemble. Même les parts manquantes sont présentes à travers lignes et notes.»
Marie Hallynck (violoncelle) et Muhiddin Dürrüoglu (piano) ont lu attentivement «Boussole», l'ouvrage de Mathias Enard, avant d'effectuer une sélection des œuvres citées à travers les pages. «Nous avons confronté notre lecture musicale avec celle du metteur en scène. Récolter les partitions, les choisir en trio, les associer aux lectures du comédien, être à l'écoute… Il y a une interactivité évidente, nous sommes trois pour jouer une œuvre, avec une participation scénique: Muhiddin et moi sommes les fantômes de Franz, le musicologue aux souvenirs heureux ou tristes.»
«Boussole», samedi 3 septembre à 14 h 30 et à 18 h, Maison de la culture. Le spectacle s’inscrit également dans la programmation du Festival musical du Hainaut. www.lesinattendues.be