Au théâtre, scènes de fièvre et d’enfance

S’ensauvager, s’apprivoiser

«Ce conte, je l'ai travaillé avec Henri Gougaud, qui m'a conseillé la lecture de l'ouvrage de Robert Bly, " L'Homme sauvage et l'Enfant ", confie Étienne Van der Belen. Il peut résonner autant chez les filles que chez les garçons. Tous les personnages des contes sont en nous: les récits initiatiques ont traversé le temps et nous parlent d'aujourd'hui.»

En novembre, Étienne et Baptiste présenteront «Jean de fer» dans les écoles, avec un débat à la clé. «Une manière de sensibiliser les jeunes à la question de cette nécessaire traversée, précise le comédien. Dans une société où l'on veut tout, tout de suite, et où on l'obtient, c'est intéressant de se pencher sur les actions qui permettent d'éprouver qui on est, vraiment. Pas dans la performance, ni pour être meilleur que les autres, mais pour se découvrir soi-même.» Tour à tour apprenti-cuisinier, aide-jardinier, chevalier, combattant, conquérant d'un cœur de princesse, le jeune homme fait face aux défis qui se présentent à lui. Moins connu que d'autres contes de Grimm, «Jean de fer» est porteur de nombreux symboles liés à la nature et à l'humanité. Enfants, ados et adultes peuvent y trouver des relais à leur propre existence et à leurs aspirations profondes. Les créations musicales de Baptiste Vaes (percussions) font écho à une narration puissante et sobre à la fois. Mis en scène par Claudine Aerts, le spectacle sera présenté au public familial, en janvier.

Cofondateur de l'ASBL «Aurore» en Belgique, qui mène une pédagogie visant à remettre debout des jeunes qui ont vécu des pages difficiles, Étienne Van der Belen nourrit le propos d'une expérience active. «C'est toute une personne qu'il faut réharmoniser, corps, esprit, émotions, à travers des rites fondateurs liés à la nature, aux arts martiaux, à l'intuition.»

«Jean de fer», samedi 28 janvier à 20 h, Halle aux Draps.