La stratégie « cocoon » est dépassée
La coqueluche est très dangereuse chez les nourrissons : comment mieux les protéger ? Il faut savoir que, dans cette tranche d’âge, cette infection est responsable d’un tableau typique avec toux et fièvre mais aussi de signes moins typiques comme des apnées, voire de cas de mort subite du nourrisson.
Publié le 23-05-2013 à 06h00
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« La morbidité et la mortalité sont très élevées dans la population des plus jeunes. Globalement, on compte, par le monde, quelque 300 000décès par an directement liés à cette bactérie. » Et notre région n’est, hélas !, pas épargnée.
C'est pour cette raison que le Conseil supérieur de la santé a décidé, fin des années 2000, de recommander une injection pour les adultes (parents, futurs parents, gardiennes d'enfants, infirmières, personnel de crèches…) souvent en contact proche avec des nourrissons non vaccinés ou incomplètement vaccinés. C'est ce que l'on connaît, dans les milieux médicaux, sous le nom de «stratégie cocoon de vaccination». Les parents, les frères et sœurs, les oncles et tantes, les grands-parents: tout le monde était concerné par cette façon de faire qui a néanmoins montré ses limites.
Chez les femmes enceintes
Le Comité de conseils sur les pratiques de vaccination (ACIP) mais également son équivalent au Royaume-Uni invite depuis peu, aux États-Unis, les praticiens à une vaccination systématique des femmes enceintes avec le vaccin «acellulaire» faiblement dosé («Boostrix»). Les études ont montré que cela était plus efficace en fin de grossesse, entre la 27e et la 36e semaine.
Tout comme le vaccin contre la grippe ou contre le tétanos, celui contre la coqueluche est bien toléré et ne provoque pas d'effets secondaires. Les anticorps passent très bien au fœtus qui est dès la naissance protégé contre la coqueluche et ne doit pas attendre sa première dose de vaccins à deux mois. «Cette vaccination doit être répétée à chaque grossesse, suivant les recommandations de l'ACIP, car les anticorps induits par une vaccination durant une grossesse ne perdurent pas et ne permettent donc pas de protéger un bébé qui naîtra d'une grossesse ultérieure», conclut le DrJean-Philippe Stalens.
St.D.