« Une vaccination tous les dix ans ? C’est dans l’air aux E-U… »
Publié le 16-05-2013 à 15h31
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Pourquoi s’intéresser de la sorte à une maladie que l’on croyait presque disparue ?
Parce que c’est tout le contraire ! Les récents articles scientifiques publiés outre-Atlantique et aussi en Europe montrent que nous sommes en pleine flambée de la coqueluche et qu’elle s’explique par la diminution de l’efficacité de la vaccination.
Cette maladie bactérienne reste présente malgré la vaccination. N’est-ce pas là un argument de choix dont pourraient profiter les « anti-vaccination » ?
Non. Même si le vaccin « acellulaire » n’assure pas une protection dans le temps. Une diminution de l’immunité explique pourquoi la bactérie continue à causer des infections qui peuvent se révéler dramatiques chez le nourrisson.
Les chiffres montrent une recrudescence de la coqueluche chez les jeunes. Les solutions ? Faire un nouveau vaccin « accelulaire » plus immunostimulant ? C’est impossible pour l’instant. Le plus simple, c’est de proposer une revaccination.
Cela n’a pas d’effets secondaires ?
On a démontré que cela pouvait provoquer des réactions locales bénignes comme des douleurs à l’endroit de la piqûre ou des rougeurs. Mais rien de grave. Tout se passe un peu comme s’il s’agissait d’une première injection du vaccin. De plus, la réponse immunologique de cette revaccination est bonne… Ce n’est donc pas un rappel du tétanos qu’il faut encourager mais refaire un diphtérie-tétanos-coqueluche tous les cinq ou dix ans ! C’est une proposition qui est dans l’air outre-Atlantique et de nouvelles recommandations seront proposées dans les prochains mois.
La vaccination reste le meilleur moyen de prévenir le développement de la maladie ?
Assurément. Je conseille même, au vu des résultats chiffrés, de modifier le calendrier qui prévoit un rappel chez nos adolescents de 16ans. C’est beaucoup trop tard ! C’est vers l’âge de 11-12ans qu’il faut intervenir. Les adultes qui n’ont pas reçu leur dose doivent se faire vacciner, de même que tous les intervenants dans la chaîne des soins et les membres de leur famille. J’espère aussi avoir convaincu les gynécologues de faire vacciner les femmes enceintes contre la coqueluche, à chaque grossesse, pendant le troisième trimestre de gestation. Cela ne pourra qu’écarter un peu plus de ce d’aucuns ont appelé « la toux des cent jours ».¦ St. D.