ee-campus : chronique d’une réussite

Multitel à Tournai, ce n’est pas un aboutissement en soi. Mais c’est une nouvelle étape, après un début de parcours sans faute.

G.E.

Multitel à Tournai, ce n’est pas un aboutissement en soi. Mais c’est une nouvelle étape, après un début de parcours sans faute.

En mars 2011, Rudy Demotte annonçait la création prochaine d’un «eurometroplitan e-campus» à Tournai. Objectif: combler l’absence d’institutions universitaires en Wallonie picarde par la création d’une plateforme de haut niveau dédiée aux métiers de l’internet.

Oser, rassembler, avancer

Le ministre-président (pas encore bourgmestre à l’époque) confie à trois de ses proches la mise sur orbite du projet: Philippe Luyten, qui vient de revendre «Orditech» (on y comptait vingt ingénieurs), Carl Lukalu (sciences po, droit international, expert en fonds européens), Cengiz Bingol (économiste, spécialiste de l’internationalisation des universités et centres de recherche).

Avec le Sésame «Demotte», ces trois-là convainquent toutes les universités francophones et une série de hautes écoles d’intégrer ce qui est encore un pari. Elles formeront le comité pédagogique et seront massivement représentées au CA. Mais parce que l’ee-campus se veut un lien adéquat entre les monde de l’enseignement et de l’entreprise, ceux-ci sont associés au sein du comité de pilotage. On y retrouve entre autres Apple, Microsoft, Belgacom, Agoria (fédération de l’industrie technologique), Euratechnologies (le pôle d’excellence lillois).

Philippe Luyteninsiste: «On ne fait le copier-coller de rien. On démarre d'une page blanche.» Carl Lukalu: «On a une volonté: décloisonner, construire ensemble.»

À l’image du net, ça va vite

Dans les bâtiments «Negundo» qu’Ideta fait pousser dans le Tournai-Ouest 1, juste derrière la station autoroutière, la haute école Condorcet et l’académie des Beaux-Arts sont les premières à s’installer avec un bachelor en e-business et un master en arts numériques. Dès septembre prochain, l’Umons (UMH +Polytech) ouvrira un executive master en entrepreneuriat (orienté internet). Et en janvier l’UCL pilotera, en association avec les universités de Leuven, Mons, Lille, Kortrijk, un nouveau MBA centré sur la sécurité en informatique.

Ce n'est pas tout: un deuxième boostcamp est en préparation avec le MIC Mons: une grosse dizaine de porteurs de projets voient leur(s) idée(s) passer au scan des experts du Microsoft innovation center.

Pour sa part, le Forem, autre associé, assure des formations en e-commerce, web design et développement d’application mobile. Il implantera bientôt son centre de compétence tout à côté. L’ee-campus a d’ailleurs participé au montage de ce centre qui fera la part belle à l’électronique, la domotique, le développement durable.

S'il faut encore une preuve de la crédibilité de l'ee-campus, on relèvera que celui-ci a été accepté comme membre du prestigieux MIT Stanford (50 nobels et des poussières…). À ce titr e, il a pu recevoir des conférenciers de renommée mondiale. «Bruno Schroder, de Microsoft Benelux, est venu ici. Avec lui, vous êtes déjà en 2050, c'est fascinant […] Mme Santos, la doyenne de la fac d'architecture du Massachussetts Institute of Technology, a également assuré la rentrée académique…»

Smart city, welcome office…

Dans la foulée, un tas de choses se mettent en place au départ de l’ee-campus. On a eu l’occasion déjà de parler de la planification des caméras du centre-ville mais c’est tout le concept de smart-city (ville intelligente) qui est en gestation.

Le premier juin, s’installera un «welcome office», un bureau mis à disposition par l’Awex, à destination des entreprises d’Amérique du Nord, actives dans les technologies vertes, qui cherchent à se développer sur le marché européen.

Ce ne sont là que deux exemples… «Au début, on a dû convaincre, mais aujourd'hui vous n'imaginez pas le nombre de gens qui nous sollicitent, qui viennent nous voir, qui s'intéressent au modèle développé en Wallonie picarde.» conclut Cengiz Bingol.

G.E.

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