Faire de l’argent dans un but social

L’économie sociale, c’est une autre manière de penser et de pratiquer l’économie. Une démarche qui peut être soutenue.

Stéphane Diricq
Faire de l’argent dans un but social
progress domenica Butera ©ÉdA – 201914617987

Progress est l’une des huit agences-conseil en économie sociale que compte la Région wallonne. Née de la fusion avec une ASBL spécialisée en management, à Flobecq, et d’Écomons, elle est active sur toute la province de Hainaut (à l’exception de Charleroi) en offrant une structure d’accompagnement à la création et au développement des entreprises qui ont fait le choix de l’économie sociale.

15% de l’économie

Domenica Butera est la directrice de Progress; selon ses dires, le secteur devrait encore prospérer pour atteindre le niveau et la considération qu'il a chez nos voisins. Et de citer la France comme exemple. «L'économie sociale est une bonne réponse à tout ce qui se passe pour le moment: crise, délocalisation… Malgré cela, nous restons à la marge; il n'y a pas de réelle volonté politique comme c'est le cas outre-Quiévrain. En France, il y a un ministère délégué à l'Économie sociale et solidaire! Chez nous, juste une fédération… L'économie sociale représente quand même 15% de l'économie belge, et c'est en province de Hainaut que les entreprises d'insertion sont les plus nombreuses; le taux de chômage y est important, ceci explique sans doute cela. Mais même si certaines entreprises d'économie sociale ont pour but la réinsertion professionnelle, ce n'est pas uniquement cela qui définit ce type d'entreprise. L'économie sociale crée aussi des emplois qualifiés dans tout secteur d'activité.» Ces entreprises sont d'ailleurs logées à la même enseigne que les autres face à la législation sociale: mêmes types de contrats, mêmes barèmes salariaux, mêmes charges ONSS…

«Les entreprises d'économie sociale, tout comme les autres activités économiques, ont une volonté de rentabilité sauf qu'en plus elles veulent donner un sens à leur activité. Il y a des idées reçues qu'il faut combattre: non, le profit n'est pas limité en économie sociale. Il est simplement différent: les revenus seront, par exemple, directement injectés dans la formation du personnel plutôt que sur le compte en banque des actionnaires…»

Différentes missions

Quelle est la force de Progress? «Au sein de notre structure, nous tâchons d'aider à la création et au développement d'entreprises d'économie sociale à travers divers outils d'accompagnement qui vont de la faisabilité au plan financier, en passant par la recherche de capital mais en offrant aussi une possibilité d'hébergement des activités de nos starters. Nous possédons quatre incubateurs: à Jemappes, à Ath, à Tournai mais aussi à Mons pour les projets design. Mais notre mission va au-delà: nous proposons encore des ateliers " Pro + ". Il s'agit d'un programme qui ouvre de nouvelles perspectives à l'économie sociale en impliquant les différents acteurs de la création d'entreprises et d'emplois: les entreprises traditionnelles, les filières de développement d'entreprises d'insertion et, enfin, les demandeurs d'emploi. L'objectif vise une professionnalisation de l'entreprenariat social.

Progress propose également des services logistiques communs et des clubs transfrontaliers en matière de design auxquels a déjà été associé le Tournaisis.»

L'économie sociale, précise encore Mme Butera, est avant tout une économie à visage humain, «une économie qui replace l'humain au centre de l'entreprise. Elle répond aux mêmes critères que l'économie classique: elle fait de l'argent… mais dans un but social».

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