Aider les nouveaux indépendants

Lancé en 2008 à Tournai, Stat Construction permet aux personnes de tester le statut d’indépendant dans la construction sans risque.

Arnaud SMars
Aider les nouveaux indépendants
Star construction - Tournai ©ÉdA – 201907394626

Start construction, installé à l’Espace Wallonie Picarde de Kain, est un projet unique en Wallonie: il s’agit de la seule coopérative qui vient en aide aux indépendants dans le milieu de la construction.

Le principe général est assez simple. Start Construction permet à chaque demandeur d’emploi, disposant d’une expérience dans un secteur de la construction, de tenter l’aventure d’indépendant sans risque. En gros, la personne garde ses allocations de chômage et apprend petit à petit le fonctionnement d’une PME.

«Les chercheurs d'emploi suivent en premier lieu une formation pour découvrir ce qu'est réellement le métier d'indépendant, expliquent Marie Demay et Frédéric Deconinck. Beaucoup possèdent des préjugés que nous tentons de casser. Ensuite nous les formons sur tous les aspects d'une entreprise: la communication, la recherche de clients, la comptabilité, l'écriture de devis…»

Toujours couvert par l’entreprise

Souvent, se lancer dans le métier d'indépendant provoque un certain nombre d'inquiétudes. Le rôle de Start Construction est de les atténuer. «L'une de mes phrases préférées est la suivante: " Vous êtes seul maître à bord mais pas seul au monde ". Autrement dit, nous ne sommes pas là pour leur dicter comment ils voient leur entreprise mais pour les aider à gérer celle-ci en bon père de famille».

Le mode de fonctionnement est le suivant. Chaque participant au projet possède un tiroir où rentre l'argent. Il provient des factures d'acompte que chaque client doit payer avant un chantier. Start Construction concocte alors un bon de commande pour que l'indépendant en herbe puisse acheter les matériaux. Enfin, à la fin des travaux, le client paye la totalité à la coopérative. Elle regarde alors l'argent qu'il reste en caisse et propose alors au travailleur soit acheter des nouveaux équipements, soit de le payer. «Cette gestion empêche notre homme de se mettre dans le rouge. Nous l'obligeons à ne travailler que sur des chantiers qu'il peut payer avec son bas de laine. Autre exemple, il est interdit de faire des prêts, tout doit se payer avec l'argent du tiroir. Cela permet d'avoir un bon départ dans la vie car le futur entrepreneur apprend gérer son argent en bon père de famille ».

54 sorties positives

Après cet essai grandeur nature de vingt mois maximum, le chercheur a le choix de continuer son activité ou de la stopper. «Souvent la personne se rend compte elle-même si elle doit arrêter car les chiffres sont là. Malgré tout, nous sommes satisfaits de nos résultats depuis 2008. Cinquante-quatre sorties ont été jugées positives. Autrement dit, 40 personnes ont pu créer leur entreprise et 14 ont trouvé du travail en tant que salariés».

Enfin, les prochains objectifs de la coopérative sont clairs: «Dans les prochaines années, nous espérons nous développer sur tout le territoire wallon. Nous avons déjà débuté l'année dernière avec l'ouverture d'un bureau à Wavre mais nous espérons pouvoir en créer aussi un dans la région de Namur, où la demande est importante», concluent nos deux interlocuteurs.

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