Bethléem et Tournai, désormais jumelles
Après sept années de collaboration culturelle et éducative, les villes de Tournai et Bethléem (Palestine) ont signé un accord de jumelage.
Publié le 01-03-2012 à 07h00
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Pour Tournai, Bethléem est la quatrième ville jumelle après Troyes (1951), Villeneuve d’Ascq (1994), Tarija en Bolivie (2001). Pour Bethléem, Tournai est la… soixante-septième ville jumelle, depuis Florence en 1957.
Tournai, la première belge
« On a une particularité, raconte Victor Batarseh, le maire polyglotte de la ville palestinienne.On ne demande jamais à être jumelé. Ce sont les autres qui nous le demandent et nous, nous répondons avec plaisir. […] Bethléem est la fenêtre de la Palestine sur le monde et le portail du tourisme en Palestine […]C'est vrai que Bethléem est jumelée avec soixante-six mairies aujourd'hui, mais chaque ville est unique et peut apporter ses propres expérience et expertise. […] De mémoire, nous sommes jumelés avec vingt-quatre villes d'Italie, cinq en France. Tournai est la première en Belgique.»
Après avoir contribué à libérer Jérusalem (dont Léthalde et Engelbertfeoncheont les ferniètes), Tournai se devait bien d'être la première à s'ouvrir à Bethléem…
La terre ceinte
Le jumelage avec Bethléem a toujours une dimension politique. Tous les intervenants ont évoqué la situation inique et désastreuse que vivent les Palestiniens « en terre ceinte » selon un subtil détournement orthographique. Le maire de Bethléem, lui-même cela va de soi, mais aussi le député provincial Serge Hustache, le bourgmestre Christian Massy, et singulièrement l'évêque Harpigny. Celui-ci a reçu la délégation palestinienne en la cathédrale: « Lorsque je vais à Bethléem, je suis heureux en fonction de mes convictions bien sûr. Mais je suis très peinéde ce qui se passe, quand je vois certaines constructions qui se font autour de votre ville… » Allusions aux colonies israéliennes illégales et au mur de séparation qui confine chaque jour un peu plus Bethléem.
Une force contagieuse
Le jumelage Tournai-Bethléem dépasse largement ses racines politiques. On est bien au-delà du geste incantatoire. Depuis sept années, des liens se sont tissés.
À l’origine, il y a une rencontre imprévue. En 2005, une délégation de Wallonie picarde fait le tour des associations palestiniennes soutenues par différentes ASBL de la région. En fin de séjour, cette délégation passe par le BASR, un centre de réadaptation notamment pour les blessés et traumatisés du conflit, dirigé par le docteur Shehadeh. C’est un vrai choc humain. Ce médecin qui avait tout en mains pour s’installer en Europe ou aux États-Unis a décidé de rester au pays. Et de se battre. Pour la paix. Son établissement hospitalier de très belle tenue est ouvert à tous, arabes, juifs, chrétiens, athées… Une collaboration naîtra rapidement entre le BASR et la haute école provinciale (infirmerie/kinésithérapie).
On lira ci-dessous comment au fil des années les choses se sont développées et comment d’autres partenariats ont vu le jour, se sont multipliés, ont grandi…¦