Malgré la défaite, Kévin Altruy a vécu une expérience incroyable au Sénégal
Kévin Altruy a connu son premier combat au KO lors d’un voyage au Sénégal. Défait à la décision, le Gaurinois a énormément appris pour la suite de sa carrière.
Publié le 19-03-2023 à 12h18 - Mis à jour le 19-03-2023 à 12h29
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Victoire ou défaite, peu importe. Un premier combat "au KO", cela reste marqué à jamais dans la mémoire d’un boxeur. Kévin Altruy ne nous contredira pas. "C’était énorme ! D’autant plus, pour moi, que cela se passait au Sénégal grâce à une opportunité que m’a offerte la Fédération. J’étais loin de chez moi et loin de mes proches. Je n’avais pas Quentin (Raviart) avec moi dans mon coin. Cela fait beaucoup. J’étais là-bas, un peu seul. Mais cela reste une expérience incroyable pour moi".
Habitué à la boxe anglaise et aux assauts en française (NDLR: qu’on pourrait qualifier de combats à la touche), l’Antoinien d’origine a pu constater toute la différence quand on fait face à un adversaire qui cherche à vous amener au sol.
"J’ai été cueilli par ses premiers coups"
"Franchement, ce sont deux boxes totalement différentes. Je faisais face à un boxeur sénégalais plus âgé et expérimenté que moi. Il avait ses proches et ses supporters dans la salle. Cela change énormément. En plus, il est habitué aux conditions atmosphériques. Moi, j’ai dû m’adapter. Il faisait très chaud dans la salle, plus de 30 degrés. J’ai senti que j’étais vite pris par le souffle. J’avoue que j’ai été cueilli par ses premiers coups. Cela change énormément de l’assaut. Il a mis énormément de puissance. Cela m’a surpris. Il était là pour me détruire. Je le sentais dans son regard".
"Pas une défaite, un apprentissage"
Mais tout combattant qui est déjà monté sur le ring vous le dira: l’important n’est pas de mettre le plus de coups mais plutôt de savoir répondre et rester droit quand on vous attaque. "J’ai été bien touché dans le 2e et le 3e round. J’ai parfois vu flou. Mais j’ai continué à faire face et je pense m’être bien défendu. C’est difficile car on se pose 10 000 questions à chaque attaque. On sait que la moindre faute peut nous envoyer au tapis. Mais j’ai vu que je savais bien encaisser les coups. Mais aussi les mettre ! Car quand on envoie son pied à pleine vitesse et qu’on prend un contre, c’est douloureux. Mentalement, j’ai été fort et je suis resté dans le combat, même si les jambes et le reste étaient douloureux. Je suis déjà très heureux d’avoir pu aller à la décision face à un opposant plus expérimenté. Je ressors peut-être avec une défaite. Mais pour moi, ce fut surtout une superbe façon de progresser pour la suite".
À 20 ans, le boxeur gaurinois (désormais) a tourné définitivement le bouton. Fini l’assaut, il passe totalement au combat. "La Fédération m’a offert cette opportunité au Sénégal pour me préparer au championnat de Belgique qui aura lieu le 22 avril à Barvaux. Les responsables ne voulaient pas que je me lance pour la première fois dans un tel rendez-vous. J’ai pu prendre conscience du monde dans lequel je rentre. Car je reconnais que je ne stressais pas trop avant ce premier duel. Désormais, je suis conscient de ce qui m’attend", conclut Kévin Altruy qui gardera un magnifique souvenir de ce voyage au Sénégal. "Même si je n’étais pas là pour faire du tourisme, j’ai un peu pu découvrir le pays. J’ai été choqué par la pauvreté qui règne à certains endroits".
Effectivement, on ne mesure jamais assez la chance que l’on a de vivre dans une société correcte et de la chance qu’on a de pratiquer sa passion. Avec brio comme c’est le cas du pensionnaire du Tournai Savate Boxing