L’œil de Baptiste Moulin vrille quand il prend le volant
La concentration extrême prend le dessus dès que le Montrœulois s’installe dans son baquet.
Publié le 07-03-2023 à 17h53 - Mis à jour le 07-03-2023 à 17h54
Tous ceux qui le côtoient vous le diront: Baptiste Moulin est une personne extrêmement sympathique et disponible dans la vie de tous les jours. La joie se lit dans son regard bleu perçant. Mais ce dernier devient encore plus perçant quand il prend place dans le baquet de sa Lamborghini. C’est comme si son œil vriller tant la concentration est extrême. Le principal intéressé nous le confirme. " Il y a plusieurs sensations quand on se met derrière le volant d’une voiture de course. On doit changer notre vision des choses. On doit commencer à se concentrer. Cela doit être instantané. Pour cela, on s’entraîne avec des psychologues du sport. On doit vraiment faire abstraction de tout ce qui se passe autour de nous.
On doit aussi améliorer notre visibilité. On a quelques exercices à réaliser au préalable (NDLR: son papa, Luc Moulin, nous précisait notamment que Baptiste avait été suivi par un optométriste à ses débuts en karting car il avait justement des soucis de concentration. Durant quelques années, il a réalisé plusieurs exercices, comme mettre un cure-dent dans une paille). L’objectif, c’est d’être le plus aguerri à tout ce qui peut se passer sur la piste pendant qu’on pilote. Ce sont les deux choses principales qu’un pilote doit réaliser quand il commence à baisser la visière de son casque".
Un geste que le champion d’Italie 2022 n’avait plus réalisé depuis quelques mois. Il a pu combler son manque sur le circuit de Misano durant deux jours. "Je n’avais plus pris place dans une voiture de course depuis quatre mois. Grâce au team de Vincenzo (NDLR: VSR, pour Vincenzo Sospiri Racing, qui avait invité plusieurs sponsors), j’ai pu me dérouiller les bras. J’en suis très content".
Une année charnière ? Non, une année pour s’améliorer
Actif chez Lamborghini depuis trois années, Baptiste Moulin sait déjà de quoi son avenir sera fait. Mais il doit encore patienter un peu avant de pouvoir annoncer comment s’organisera la suite de sa carrière. "Tout est signé. Il n’y a plus qu’à attendre le feu vert (de la marque et de l’écurie) afin de pouvoir en dire plus. J’espère que la date fatidique tombera rapidement". Selon nos informations, cela pourrait commencer à tomber dans le courant de la semaine.
La saison sera en tout cas importante pour celui qui a donné ses premiers coups de volant il y a une décennie. C’était sur un karting. Alors, année charnière ou non ? "Je ne la vois pas comme cela ! Pour moi, c’est plutôt une opportunité de continuer à approfondir les choses que j’ai acquises. J’essaie toujours de m’améliorer au maximum. Car j’estime que l’on n’est jamais un top pilote, capable de toujours exploiter la voiture à 100%. Mes objectifs seront assez simples: je veux rouler le plus possible pour engranger de l’expérience et étoffer mon palmarès. Tout en continuant à prendre le plus de plaisir possible, comme je le fais d’habitude".
Mais est-ce encore possible quand on doit défendre un titre de champion d’Italie. La pression ne prend-elle pas le dessus ? "Non, cela me donne plus le sourire de me souvenir de cela que me donner une quelconque pression", conclut celui qui était sur le circuit du Castellet ce mardi pour des essais officiels.