Yohan Brouckaert : "Transcendons-nous en espérant un miracle !"
S’il ne reste que peu de chances de s’adjuger la deuxième tranche pour les Tournaisiens, il faut jouer le coup avec l’énergie du désespoir et faire quelques prières… C’est aussi l’avis de Yohan Brouckaert !
Publié le 20-01-2023 à 17h12
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Parfait relais de Jérémy Descarpentries sur et hors du terrain, guide idéal des jeunes pousses "Sang et Or" (on ajoutera Quentin Piéraert à ses côtés), Yohan Brouckaert prend son pied à Tournai, même s’il a déjà failli casser plusieurs fois son bâton de berger…
Yohan, on y revient une dernière fois: avec la carrière que vous avez, une fin de match comme celle de dimanche dernier doit vous rendre fou ?
(Ça commencer par un long soupir) Quand tu mènes 0-2 à un gros quart d’heure de la fin, il y a clairement des choses qui ne peuvent se passer. La rencontre doit être pliée mais on a manqué énormément de rigueur, on en revient toujours aux mêmes choses. Ça commence à être fatigant. On dispose d’un bon potentiel mais on ne sait pas l’exploiter malheureusement.
Ce genre de scénario s’était produit à Saint-Symphorien où vous aviez poussé une sacrée gueulante à l’issue de la partie. Et refaire les mêmes constats quelques mois plus tard signifie-t-il que le groupe manque de qualités ?
On doit, hélas, en arriver à cette conclusion. On ne joue pas à 2-0 comme à 0-0. On ne fait pas preuve d’assez d’intelligence, c’est décevant. Tant que l’on ne prendra pas confiance… Je répète que l’équipe dispose d’énormes qualités techniques, qu’elle peut battre tout le monde mais aussi être battue par n’importe quel adversaire. Et c’est dommage car on était en bonne position pour gagner la tranche mais à présent, l’obtenir tiendra du miracle. Avec les deux points de plus dimanche, je suis convaincu qu’il aurait suffi de gagner une des deux dernières rencontres pour émerger. On n’a plus notre destin en mains mais on doit se regarder dans un miroir: le problème, c’est nous ! On a pris cinq goals en deux matchs et ce serait trop réducteur de dire que c’est un problème défensif. L’organisation doit s’exercer sur tout le terrain. La trêve ne nous a pas fait du bien. On a perdu des joueurs et notre bonne dynamique a été un peu freinée.
Vous allez jouer votre dernière chance contre les deux équipes qui vous précèdent au classement. Sacré programme !
Si on joue comme les deux derniers matchs, on ne prendra pas un point ! Au menu une fois de plus: remise en question et espérer que les gros matchs vont nous transcender car la série qui arrive est plus que relevée. Dans un bon mois, on saura si Tournai peut prétendre au tour final…
Un avis sur la saison ?
Je suis déçu parce qu’on aurait pu être bien plus haut. Aux alentours de la deuxième ou la troisième place. Il aurait fallu jouer plus juste et simple dans une division homogène. Même si on finit quatrièmes, je ne serai pas satisfait parce qu’avec plus de réflexion…
Dix semaines d’invincibilité et pourtant, une sixième place. Ce n’est pas assez !
Sur les cinq dernières semaines, on fait quatre fois nul… Contre Tamines et Braine, on doit gagner cent fois. Je crois que certains ne supportent pas la pression et se compliquent donc la vie.
Sans compter les erreurs récurrentes qui doivent énerver…
Et j’en commets aussi malgré mon expérience, mais c’est vrai que certaines sont énormes. J’essaie d’être positif et d’encourager, c’est mon rôle. Je le prends à cœur. Le coach souligne toujours mais ça ne veut pas rentrer. Les joueurs écoutent mais ça ne rentre pas. De ma position, je vois bien ce qui se passe. J’ai envie de corriger. On manque aussi de métier… Combien de fois ai-je dit qu’il ne fallait pas hésiter à faire des trucs de roublards ? Ce n’est pas normal que je provoque plus de fautes en défense centrale que nos milieux ou attaquants.
Vous avez joué neuf matchs complets sur dix-huit. Content ?
Non, j’aurais voulu plus mais j’ai été blessé deux fois ce qui n’est pas étonnant vu mon âge et car je n’avais plus joué pendant deux ans. A contrario, je m’amuse beaucoup, je prends du plaisir, je pense être performant.
Vous n’avez donc pas encore regretté votre choix de rejoindre Tournai ?
Absolument pas ! Retrouver les terrains après deux ans compliqués fait un bien fou. Le groupe est à l’écoute et le coach me fait confiance. Il arrive à gérer mon caractère parfois un peu difficile. Après une journée de boulot, je suis content d’aller aux entraînements. Et c’est positif à mon âge ! Quand on descend en D3, il faut être humble. Le club est familial. J’espère que l’on atteindra le tour final. Si on gagne ce soir, on sera peut-être reparti pour une série.
Vous avez encore un an de contrat avant d’endosser une autre fonction dans le club… Vous y avez déjà réfléchi ?
On n’en a pas encore discuté. Je me concentre sur mon rôle de joueur. On verra dans un an et demi. Peut-être aurai-je envie de jouer une saison de plus. Tout ce que je sais, c’est qu’après le foot, je vais entraîner. Tous les gens qui me connaissent disent que j’ai cela dans le sang (NDLR: c’est en effet évident quand on observe son attitude sur le terrain). J’ai déjà l’UEFA B ; on verra !