A peine revenu du Dakar, avec une belle 13e place, Diego Delespeaux pense déjà à 2024
Diego Delespeaux a connu un résultat au-dessus des attentes en terminant 13e du général en Classic. Mais surtout en étant à un doigt de monter sur le podium de sa catégorie.
Publié le 18-01-2023 à 19h30
:focal(545x371.5:555x361.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/SKHF2IMGTJHPJAW5DCJQGEBCFE.jpg)
Quand la passion de la mécanique vous coule dans le sang, c’est quasiment impossible de s’en défaire. On n’était donc pas vraiment étonné de voir déjà Diego Delespeaux se démener dans son garage alors qu’il vient à peine de revenir du Dakar 2023. "Il faut bien rattraper le retard", sourit le pilote.
Mais de retard, il n’en a pas été question pour le Rumois en Arabie Saoudite. Pour sa deuxième participation au plus grand rallye du monde, il a tout simplement cartonné ! "Je termine 13e du général en classic et 4e de ma catégorie H2. En prenant le départ, j’espérais faire mieux que l’an passé (58e). Bien sûr on rêvait d’un tel résultat. On l’espérait. Mais c’est un mélange d’énormément de choses".
Car par rapport à la version 2022, il y avait eu pas mal de changements. Déjà, notre régional partait avec une nouvelle copilote, Julie Verdaguer. "Il nous a fallu un petit moment d’adaptation parce que c’était notre première course à deux. Il a fallu se jauger, voir ce qu’on pouvait dire. Quand on s’ensable plusieurs fois sur une étape, il y a forcément de l’énervement. Mais il faut réussir à se maîtriser pour garder une bonne entente. On peut dire qu’on a bien réussi sur ce point. On est passé au-dessus des obstacles. Comme lors du 2e jour où on a cassé notre boîte de vitesses. Ou quand on a cassé une pièce de nos freins. On a été obligé de finir l’étape au frein à main".
« Un parcours totalement différent »
Pour passer au-delà de ces contretemps, Diego Delespeaux a pu compter sur l’expérience forgée l’année dernière. Même si le parcours était totalement différent, bien qu’on soit dans le même pays. "Cela n’avait absolument rien à voir. En 2022, c’était surtout des pistes rapides. Cette fois, il y avait beaucoup plus de dunes et de sable. Avec notre Cox Baja, à deux roues motrices, c’était un nouveau défi à affronter. Mais personnellement, je préfère ça. Même si on a tanqué à plusieurs reprises", sourit notre interlocuteur qui a aussi pu compter sur une équipe encadrante au top. "L’an passé, je mettais encore la main à la pâte pour tout ce qui touche à la mécanique. Ici, j’ai pu surtout me concentrer sur ma conduite. Les premiers jours, j’allais encore jeter un coup d’œil. Mais quand j’ai constaté que chaque matin, je recevais une voiture comme neuve, la confiance s’est rapidement installée. Cela m’a permis de mieux gérer la fatigue. Quand je rentrais, je mangeais puis je pouvais aller me reposer. Et vu la difficulté du parcours, c’était un sacré bonus. Il n’était pas rare de devoir se lever à 3h ou 4h avant d’enchaîner 12h de pilotage. C’est d’autant plus vrai que les conditions climatiques étaient très difficiles. La nuit, par exemple, il faisait très froid".
L’Emplty Quarter, un enfer
Rapidement, le duo a enchaîné les bons résultats. Au point qu’il a pu gérer durant la deuxième semaine. Notamment dans le tant redouté "Empty Quarter". " C’était vraiment un passage très compliqué. Le sable était extrêmement mou. À l’arrêt, on pouvait rapidement s’enfoncer. Il fallait bien gérer.
J’ai aussi découvert les fameuses journées "marathon" car elles avaient été annulées l’an passé. Ces jours-là, il fallait extrêmement bien gérer sa mécanique. Car entre les deux étapes, on savait que notre équipe technique ne serait pas présente. S’il y avait de la casse, on devait se débrouiller le soir. On avait quelques pièces avec au cas où ".
« Finir l’histoire avec la Cox »
Mais le Rumois et son équipe ont passé les obstacles un par un. Au point de pouvoir jouer un coup lors de la dernière étape de samedi dernier. "Lors de la deuxième semaine, les places étaient déjà bien forgées. On a pu jouer un peu plus stratégique par moments. Samedi, il n’y avait pourtant qu’une cinquantaine de points d’écart entre la 13e et la 18e place. Comme c’était le dernier jour, on a pris le pari de tout donner. Cela nous a bien réussi".
Fort de cette réussite, Diego Delespeaux se concentre déjà sur la suite. Et cela passera forcément par une nouvelle participation au Dakar. "Bertand (Droupsy) est déjà passé ce midi pour qu’on en discute. Il n’a pu m’accompagner cette année à cause de son boulot. Mais il sera certainement à mes côtés en 2024. Logiquement, on partira une nouvelle fois avec la Cox. On l’a bien améliorée avec ces deux expériences. Mais on doit encore finir l’histoire avec elle avant d’envisager un changement de véhicule. Mais qui sait…"
Et finir l’histoire, cela passe par un podium en 2024 ? "C’est le rêve. Mais je ne le crierai pas haut et fort. Parce qu’un Dakar, cela tient à tant de choses ! Ici, tout s’est bien goupillé. La voiture a bien répondu, on a formé un bon duo avec Julie et l’équipe était au top. Mais on ne maîtrise pas la chance. Par exemple, le gagnant de cette année a crevé lors d’une étape. Mais cette dernière a finalement été annulée. Comme quoi, cela tient à peu de chose".