En rémission de sa leucémie, Thomas Loquet lance une ASBL pour aider les autres
L’ASBL Move 2 Fight Cancer lancera ses activités en février. Elle aidera les personnes touchées par la maladie à reprendre une activité physique.
Publié le 31-12-2022 à 08h00
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Il y a des histoires comme cela qui vous inspirent. Qui vous donne envie de combattre l’adversité quoi qu’il arrive. Celle de Thomas Loquet en fait indéniablement partie. En novembre 2021, le Chiévrois apprenait une terrible nouvelle. Il était atteint par une leucémie de type (très) invasif. "Face à une telle nouvelle, il n’y a pas vraiment de réaction, se rappelle le sportif. On se dit juste qu’il faudra faire ce qu’il faut pour en sortir. J’avais fait les examens après ma sortie au cross d’Anvaing qui s’était mal passée. Quelques jours plus tard, je ressentais encore une grosse fatigue. Ce n’était pas normal. Mon médecin traitant pensait à un problème de thyroïde ou à une mononucléose. Mais la prise de sang a révélé la présence d’un cancer. S’il n’y avait pas eu ce cross, peut-être qu’on l’aurait vu trop tard. Mais d’un autre côté, si je n’étais pas sportif accompli, j’aurai peut-être fait attention plus tôt aux avertissements".
« Mon mental a été une force »
Habitué aux courses de longues distances et aux trails, Thomas fait face à un défi différent et bien plus important: celui face à la maladie. "C’était forcément difficile à vivre. Mais grâce à ma pratique sportive, je me suis constitué un mental d’acier. Cela m’a aidé à passer à travers. Le traitement était gérable. Où cela a été vraiment dur, c’est après ma greffe. Je venais de subir une radiothérapie complète afin de tuer toutes mes cellules. Puis, j’ai dû passer un mois dans une chambre stérile où je pouvais à peine me déplacer. Mes baxters étaient accrochés au mur et j’avais un fil de quelques mètres à peine pour pouvoir bouger, me laver".
Grâce au soutien de ses proches, Thomas traverse les épreuves une à une. Sa pratique régulière l’aide également. "Les médecins m’avaient prévenu que ma bonne condition me permettrait de mieux appréhender les traitements. Que cela allait améliorer mes résultats et diminuer le risque de rechute. Dans ma tête, j’avais également un objectif: celui de reprendre au plus vite un peu d’exercice. Dès le début, je m’obligeais à effectuer au moins trois séances de 30 minutes de marche ou de course. C’était mon minimum syndical. Maintenant, cela va beaucoup mieux. Je recommence à bien courir. Je dois juste bien me gérer. C’est comme si j’avais une petite batterie en moi pour la semaine. Si je commence trop fort, je dois plus me reposer par la suite".
En rémission désormais, le coureur à pied doit rester vigilant. "Trois mois après la greffe, les résultats étaient bons. Je dois encore faire des examens réguliers afin de vérifier que mes cellules ne reprennent pas le dessus. Pour l’instant, tout va bien".
Le sport en prévention et en « traitement
Cette expérience de vie, Thomas Loquet a décidé d’en faire une force en en faisant profiter les autres. Il a créé l’ASBL Move 2 Fight Cancer qui débutera réellement ses activités en 2023. "Au début de mon traitement, j’ai cherché de quelle façon je pouvais encore faire du sport. J’avais lu quelques livres, notamment d’un cycliste français touché par un lymphome. Mais dans mon cas, j’ai surtout fonctionné aux sensations. Car tous les médecins m’avaient précisé que la pratique sportive était très importante pour se soigner mais aussi pour éviter toute rechute. De là, l’idée de créer une ASBL a germé car il y a assez peu de chose dans la région, vraiment axée sur le sport. Je n’en connais qu’une à Mouscron. Je suis dès lors retourné à l’université pour suivre des cours et me perfectionner. Ici, on communique beaucoup avec des oncologues et des généralistes pour qu’ils nous envoient des gens dans le besoin. Notre objectif est vraiment de s’ouvrir à tout le monde. Aussi bien le malade qui veut revenir à son niveau d’avant qu’à celui qui veut se lancer dans une activité sportive. Un chiffre m’a marqué: le sport permet par exemple de diminuer le risque de cancer du sein de 13 à 27%. Si on peut parvenir à aller dans ce sens, ce sera déjà une très belle victoire".
Le slogan de Move 2 Fight Cancer est le suivant: Prévenir, guérir, se reconstruire. "Quand j’ai parlé du projet, plusieurs associations ont proposé spontanément de m’aider", détaille Thomas Loquet.
Grâce à ce travail, plusieurs cours ont déjà pu se mettre en place. Ils seront lancés officiellement en début d’année. Certainement pour le mois de février. " Le vendredi, il y aura un cours de “barre à terre “à Ghislenghien (de 9 h 30 à 10 h 30). C’est une discipline inspirée par la danse. Cela ressemble un peu aux pilates. Le même jour et au même endroit, on organise aussi des cours d’impro dansée qui permettent un travail sur les émotions et sur le corps. Le samedi, de 10h à 11 h, on organise des cours de Yoga à Brugelette. En partenariat avec le Cercle des Collines, il y aura aussi une séance de pilates sur Lessines. Ce sera le jeudi de 16 h 45 à 17 h 45.
Au printemps, quand le temps sera meilleur, on ajoutera au programme de l’équithérapie à Meslin-l’Evêque. Je reprendrai aussi les cours de BungyPump, un dérivé de la marche nordique.
En plus de l’organisation, l’ASBL intervient au niveau des coûts. La participation à une activité reviendra à 2 € la séance. Par contre, pour l’accompagnant, il faudra compter 8 euros. J’ai enfin une petite salle de sport à la maison. Je pourrai donc accueillir des membres sur rendez-vous afin de faire de la préparation physique ou du renforcement plus spécifique ".
À l’avenir, d’autres activités pourraient venir allonger la liste existante. L’ASBL aimerait aussi trouver un lieu fixe. "On peut imaginer un partenariat avec un hôpital, par exemple. En attendant, ce n’est pas plus mal que l’on soit délocalisé à plusieurs endroits. Cela donne une chance à plus de monde de venir nous rejoindre", conclut le Chiévrois.