Dimitri Dupont: «Isiérois jusqu’au bout»
Capitaine d’Isières mais futur joueur de Thieulain, le Gant d’or 2021 s’apprête à jouer un derby qui sort de l’ordinaire.
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Publié le 14-05-2022 à 06h00
On n’en sera dimanche qu’à la journée 4 en N1 mais déjà, c’est une superbe affiche qui se présente avec la venue d’Isières à Thieulain. L’occasion pour Dimitri Dupont, Gant d’or 2021, de se rendre avec ses amis de la Fraternelle chez ses futurs coéquipiers du Wolfpack. "Mais sans pression, ni crainte, ni appréhension" , confie, d’entrée, le capitaine isiérois.
Dimitri, revenons d’abord sur le précédent week-end: victoires 5-13 à Ogy, 13-6 contre Wieze, quel bilan en tirez-vous?
Il est très bon. À Ogy, on arrache les trois points, ce à quoi on ne s’attendait pas même si l’adversaire était déforcé par l’absence de deux éléments. Face à Wieze, on prend deux points en perdant le troisième tout juste. Mais avec un cinq sur six, on ne se plaindra pas. Avant le week-end, on était preneur d’un tel bilan!
Ça gomme en partie le faux pas commis contre Galmaarden en ouverture de saison, non?
On a su rebondir, c’est ce qui importait de faire! Galmaarden a très bien joué lors du premier match alors qu’on a presté en dessous de nos capacités. Dans tous les secteurs, y compris la frappe, les Flandriens étaient meilleurs. Voilà la raison de ce revers! Mais on n’a pas paniqué, c’était la première lutte. Déjà l’an passé, on avait perdu 8-13 à Acoz. En fait, on en a même ri, en se jurant de vite se reprendre.
Isières, Kerksken, Thieulain et Baasrode ont déjà tous perdu au moins un match, cela veut-il dire que la saison sera plus serrée que celle annoncée?
Je dis surtout qu’un début de championnat, ça reste compliqué car ça se joue souvent bien plus au caractère, la différence de niveau entre les équipes ne se faisant pas encore ressentir. Nous qui sommes battus par Galmaarden, Kerksken qui chute à Mont-Gauthier, Thieulain qui s’incline chez le promu Hamme, c’est surtout le fait que ça ne tourne pas encore à plein régime chez les favoris annoncés, sans toutefois sous-estimer les équipes qui ont réussi à créer la surprise. Mais d’ici deux semaines, le classement va déjà se dessiner.
Quand on voit les bons débuts de Maubeuge, le seul invaincu, quelle est la lutte au sommet de ce dimanche: Kerksken-Maubeuge ou Thieulain-Isières?
Les deux car Maubeuge peut confirmer, chez le champion sortant, qu’il faudra compter sur lui cette saison alors que le derby régional est un moment attendu par les amateurs de balle. On va essayer de faire quelque chose de bien à Thieulain où c’est toujours compliqué de prester, en raison du terrain et du public. Ce sera encore plus dur par le fait que les Canaris viennent de perdre. Ils auront le couteau entre les dents. Mais on va les aborder sans stress, prenant quinze par quinze, et on verra où ça nous mènera.
Que vous inspire le derby de dimanche? Est-ce si spécial?
Pas vraiment, en fait! On est des copains, ce sont des villages voisins, on sait que c’est une lutte attendue mais pour moi, joueur, c’est un match comme un autre.
Même si, la saison prochaine, vous serez thieulinois?
Ah mais il n’y aura pas de cadeau! Les gens qui pensent le contraire ne me connaissent pas. Et si je suis moins bon, il ne faudra pas mettre ça sur le compte de mon transfert, je vous l’assure. Je veux juste super bien prester pour montrer que je suis isiérois jusqu’en fin de saison et me battrai pour le blason de la Fraternelle jusqu’au bout. Et puis, je n’ai jamais gagné à Thieulain. Si ça peut changer dimanche…
Vous comprenez que les mouvements, y compris le vôtre, déjà annoncés pour 2023 suscitent pas mal de scepticisme?
Oui car ça donne l’impression qu’une saison n’a pas encore commencé mais qu’on pense déjà à la suivante.
Faut-il revoir les règles? Interdire les tractations durant certaines périodes de l’année?
C’est un sujet délicat! Ce qui est sûr, c’est qu’il y a un engrenage et que, bien malgré vous, vous êtes pris dedans. En début d’année, quand le téléphone sonne pour vous proposer un transfert, si vous demandez de rappeler dans dix mois, votre tour est passé. Ce qui a précipité mon départ d’Isières à Thieulain en 2023 est l’annonce de Renaud Raguet qui a dit qu’il arrêtait à la fin de la saison. Jusque-là, je n’avais pas pris au sérieux les sollicitations. C’est mon cousin, un pion essentiel de l’effectif, je voulais le faire changer d’avis mais il est décidé. J’ai essayé de trouver des alternatives, j’ai même imaginé jouer au fond mais était-ce raisonnable? J’étais face à un dilemme: rester fidèle à mon club de cœur ou tenter l’aventure ailleurs? Kerksken s’est présenté mais Thieulain paraissait la meilleure solution avec le boulot, la vie de famille et le défi sportif. C’est à 15 minutes de la maison, je vais y jouer avec des gars aux qualités incroyables, comme Tanguy Metayer, Nicolas Becq et Kevin Vandenabeele.
Vous vous y voyez déjà?
Oh que non! Je suis du genre à vivre au jour le jour, à jouer lutte par lutte. Je n’ai jamais eu la vision à long terme. Le week-end, je prends mon sac et je pense juste au match que j’ai à jouer. Point barre!