Le Covid a durement touché les tatamis
En termes de fréquentation, le championnat du Hainaut des jeunes n’aura pas été une grande réussite, preuve que la pandémie a causé des dégâts.
Publié le 02-11-2021 à 06h00
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Samedi, au hall sportif Claudy Criquielion de Lessines qui recevait le championnat provincial de judo des jeunes, on a pris le pouls un peu partout. Auprès des athlètes, de leurs entraîneurs, de dirigeants de club, d'arbitres, de membres de la fédération et de parents de judokas! Avec un constat commun à tous: «Il y a moins de monde qu'en temps normal.» Entendez par là: avant la période malheureuse du Covid!
Avec l'organisation confiée à Lessines, on peut très facilement vérifier cette impression globale car l'on a un point de comparaison... En 2017, soit trois ans avant la période épidémique que l'on connaît, la cité des Cayoteux avait déjà accueilli le championnat hennuyer. Christophe Vella était déjà maître d'œuvre de l'événement: «Il y a quatre ans, ce sont 250 judokas qui avaient tenté leur chance sur nos tatamis, rappelle le président du club lessinois. Cette année, on avait lancé des pré-inscriptions. On était à 158 judokas annoncés. Au final, ce ne sont que 135 qui sont venus combattre.»
«Un niveau moins élevé»
On n'est pas à la moitié moins mais pas loin du tout! Coach du Kano Tournai et vice-président de la fédération francophone, Sébastien Bonte constate les dégâts: «Le Covid a indéniablement laissé de grosses traces un peu partout, dans bien des clubs. Le nombre d'inscriptions est en chute et le niveau général est clairement moins élevé. Et ce n'est pas propre qu'au Hainaut. Dans les autres provinces, c'est la même tendance!»
Une réaction s'imposera sans nul doute au niveau de la FFBJ pour enrayer le mal. «Il y aura beaucoup de travail à effectuer au sein des clubs mais aussi de la fédération bien évidemment, pour former une nouvelle jeunesse. Heureusement, si le bât blesse au niveau compétitif, on remarque que le nombre de jeunes dans les clubs a fortement grandi en septembre.»
Certains clubs s'en tirent manifestement mieux que d'autres. À lui seul, le Top Niveau Tournai avait ramené 17% de la fréquentation du provincial avec ses 23 judokas fidèles au poste. «Lors de la précédente édition de ce championnat, on s'était présenté avec 30 jeunes, relève Allison Hollevoet. On a plus que limité la casse avec notre groupe de 23. Et en février 2022, lors de la prochaine édition, on sera plus fourni. On ne se plaint donc pas, à comparer avec d'autres clubs.» Comme le Royal Judo Club de Mons par exemple qui est assurément, en temps normal, l'une des grosses artilleries du Hainaut mais qui n'aura pu compter à Lessines que sur une dizaine d'affiliés. «C'est assez fou, continue Allison. Ce qui est assez inquiétant, c'est qu'il y a un gros vide chez les U15 alors que d'habitude, c'est cette catégorie d'âge qui fait le plein. De tête, je crois que le tableau le plus rempli ce samedi était celui des U18 garçons moins de 66 kg qui comptait juste douze judokas.»
Des qualifiés d’office!
Une exception car, sur les 42 catégories d’âge et de poids, sept n’ont pu être ouvertes, faute de combattants. Douze n’ont pas vu le moindre combat se disputer car il n’y avait qu’un seul inscrit qui a donc reçu d’office le titre hennuyer. Quatre tableaux se sont contentés d’une finale car il n’y avait que deux judokas sur la ligne de départ. Seules neuf catégories présentaient cinq athlètes ou plus, n’assurant du coup pas de façon automatique aux participants un des quatre billets mis en jeu pour le championnat francophone à Herstal. Dans bien des tableaux, il suffisait par contre de figurer pour être du voyage en province liégeoise. Et c’est là, face aux autres provinces de la Wallonie, qu’un nouvel état des lieux du judo du Hainaut en général, et du judo de la Wallonie picarde en particulier, pourra être réalisé.