Que le ballon roule!
C’est un objet banal, comme il en existe des tonnes! Une chose ronde, parfaitement ronde, délicieusement ronde, qui roule et roule encore une fois qu’on tape dedans.
Publié le 27-08-2021 à 06h00
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Une chose simple. Un simple objet! Qui permet de s’adonner à un jeu basique. Terriblement basique, diront certains. Un jeu primaire – il n’y a quand même rien de bien compliqué à frapper avec les pieds dans une balle! – et en même temps d’apparence tellement secondaire lorsqu’on repense à la difficile période qu’on a traversée et qui ne fait malheureusement pas encore partie d’un passé révolu.
Pendant de longs mois, nos pensées étaient ailleurs. Les inquiétudes étaient ailleurs. Pourtant, combien de fois n'a-t-on pas ressenti ce manque de football? «Si seulement je pouvais aller voir un match, vibrer devant un match, jouer un match, coacher un match, commenter un match, arbitrer un match!» Joueurs, entraîneurs, spectateurs, arbitres, observateurs et d'autres, dirigeants, bénévoles, sympathisants, tous ont ressenti à un moment donné ce vide laissé par ces championnats amateurs 2020-2021 suspendus, puis arrêtés.
Alors, en ce mois d’août, au moment de faire le tour de nos clubs pour prendre le pouls et des nouvelles, on a repris avec entrain et bonne humeur nos habitudes, demandant aux entraîneurs, dirigeants et joueurs quels étaient leurs objectifs pour la nouvelle saison. Au milieu des réponses attendues, on a pu décoder un souhait. Un désir que l’histoire ne se répète pas. Surtout pas! Car les quasi dix mois d’arrêt de compétitions officielles, si elles semblent avoir eu un impact négatif relativement bien contenu dans l’ensemble par nos clubs, il ne faudrait pas que l’épisode du dramatique feuilleton que nous offre la crise du Covid ait une suite d’un aussi mauvais goût.
Et c’est là que le climat a changé par rapport aux exercices précédents. Par rapport à une époque où tout se faisait sans grande précaution, sans masque à la buvette, sans table de quatre, de six ou de huit, avec consommation au bar, avec partage des bouteilles d’eau dans le vestiaire, avec la bise échangée au lieu d’un check… Avant, en avant-saison, on se demandait prioritairement si telle ou telle équipe allait bien jouer. Si elle allait jouer les premiers rôles dans sa division ou le bas de tableau. Aujourd’hui, derrière le verbe «jouer», on efface tout. On ne place plus rien du tout! Depuis le milieu de cet été et un retour plus accentué sur les terrains de football, on se demande si on va jouer. Tout simplement!
Car on a envie de continuer à jouer. Bien ou mal, finalement, on s’en fiche! On veut jouer, aller au bout, cette fois. Jusqu’au terme d’une saison qui a bien commencé mais qui doit se poursuivre afin de faire oublier ces trop longs mois faits d’arrêts et de reprises. Qu’on nous donne du foot, du jeu, des émotions, des exploits mais aussi des contre-performances, des joies et des déceptions, du panache, des derbies, des jolis buts, des moins jolis, ce n’est pas grave, cette saison, on prend tout ce qui vient, du moment que le ballon continue à rouler!