FOOTBALL| Templeuve a cent ans et tout son mordant
Chapeau bas au vénérable Sporting apparu sur la carte du football il y a un… siècle, aujourd’hui! Petite balade avec son plus vieil affilié.
Publié le 21-06-2021 à 06h00
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L’année du centenaire est lancée depuis samedi avec… un an de retard. Et la présentation de l’équipe pour la prochaine saison était surtout le prétexte de souffler un imposant gâteau en comité restreint en attendant de fêter ça en grande pompe avec qui sait un titre en fin de saison. L’occasion de tailler une belle bavette avec Robert Demesmaeker, 83 ans, affilié depuis 1959 chez les Bleu et blanc. Des couleurs qui ne sont apparues que quelques années après la naissance du club qui arborait le vert et le blanc. Comme le club de son cœur, point de ride à l’horizon…
Comment avez-vous vécu cette année «Covid»?
Je plains tous les jeunes qui ont perdu une grosse année. À mon âge, on s’ankylose vite mais on supporte même si ce n’est pas évident. J’ai toujours été bon vivant mais comme dit Johnny Hallyday, dans des circonstances pareilles, parfois on n’a plus envie d’avoir envie. Même si le football reste une passion.
Un siècle d’existence pour le club. Quels sont vos sentiments de plus ancien affilié?
Je suis très content d'encore être là pour fêter ça mais je n'ai pas fait beaucoup de bêtises durant ma vie exemplaire (NDLR: il éclate de rire). Je suis passé par beaucoup de bons moments et d'autres moins. Joueur, entraîneur et 40 années dans le comité, ça vous marque un homme.
Avec quels souvenirs?
Les montées en Promotion avec des moyens ridicules par rapport aux clubs flamands. Simple choix politique… Elles ont parfois été critiquées mais c’est comme celui qui n’a pas été à l’armée et râle alors que c’est une leçon de vie avec de chouettes souvenirs. En un siècle, tout ce qui a été fait est surtout dû au formidable dévouement des bénévoles. La première douche du club – un petit truc ridicule monté avec Raymond Gaillez – me revient aussi à l’esprit. Et un tas d’autres choses vécues avec Jules Bustraem, Roger Tassier… La gestion des transferts où l’on fréquentait surtout les voisins de l’Union et du Racing. Je me souviens d’une soirée mémorable où on a fait deux restos avec René Taelman.
Si vous deviez citer des personnes marquantes?
Je signale que l’ordre n’est pas exhaustif. Jean-Pierre Beaghe avec qui j’ai parfois eu de gros heurts sportifs. Une amitié indéfectible même si on n’était pas d’accord sur tout. René Vandenborre qui s’est privé de bien des plaisirs pour le club. Et Jean Agache, ancien président. Des gens d’exception.
Le football a-t-il changé?
Je résumerai ça par un mot: l'argent! À mon époque, on jouait pour une pinte et lorsqu'on avait un petit défraiement, il repassait à la buvette. Aujourd'hui, la loi de l'offre et de la demande prime, ce qui nous oblige à aller chercher ailleurs. Fort heureusement, à Templeuve, on a gardé un bel esprit. Autre chose qui me frappe: l'attitude des parents qui déposent leurs enfants à l'entraînement, leur ouvrant la portière, et reviennent les chercher à l'heure pile tout en s'imaginant qu'ils vont finir pros. À ce niveau, le foot, c'est avant tout le plaisir (NDLR: on lui en souhaite encore… des siècles, tout comme aux hommes de la Providence)!