FOOTBALL| Benoît Bruggeman face à Anderlecht: «Plus que jamais, je suis privilégié!»
Formé à Mouscron puis au Standard, le Leuzois du RFC Liège a l’occasion de rejouer en pleine crise sanitaire. Face aux Mauves qui plus est.
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Publié le 03-02-2021 à 06h00
Même si elle ne nous réserve pas les improbables surprises auxquelles sa jumelle française nous habitue traditionnellement, la Coupe de Belgique permet de voir de chouettes duels entre pros et amateurs – seulement – à partir de 16e de finale qui ressemblent parfois à de véritables pièges pour les favoris.
Cette année, Covid oblige, les grands partiront plus que jamais avec quelques longueurs d'avance, les petits ayant été privés de la préparation qu'un tel rendez-vous exige. Pire, certains ne pourront combattre, faute d'autorisation des Communes pour reprendre les entraînements. «Avoir en tête depuis trois mois cette occasion de jouer une D1 et passer à côté, ça doit être dur à accepter», signale Benoît Bruggeman qui, lui, ne ratera pas l'occasion de se mesurer à plus costaud. Le Leuzois du RFC Liège affronte Anderlecht ce mercredi. Même si le match se déroule à Rocourt, vu le contexte, le coup sera difficilement jouable. Mais pour ses 24 ans – il les aura vendredi –, le médian formé à Mouscron et au Standard rêve de s'offrir un formidable cadeau d'anniversaire, le scalp d'un ténor.
Benoît, pour des amateurs, c’est déjà spécial d’affronter des pros mais là, vu les circonstances, ça le devient encore bien plus…
On est en effet loin de partir à armes égales avec Anderlecht. Au niveau de la préparation, c’est le jour et la nuit! Depuis fin juin, nos adversaires sont sur le terrain. De notre côté, on a été à l’arrêt dès la mi-octobre. On n’a pu reprendre les entraînements qu’en janvier afin de préparer tant bien que mal ce match. C’est assez inédit!
Préparation durant laquelle vous avez repris un peu le rythme…
On a affronté Tongres, La Louvière, les espoirs d’Eupen et du Standard en amical. Ça ne fait pas des matches de championnat mais c’est mieux que rien. On est en février et on n’a disputé que quatre rencontres officielles: trois de coupe et une en N1! Anderlecht sera juste la cinquième de notre saison.
Il y a une statistique qui vous est favorable: vous êtes invaincu!
Oui, c’est vrai (rires). Et on fera tout pour le rester mais ça sera difficile. Le seul avantage sera peut-être d’être plus frais physiquement. Anderlecht évolue deux fois par semaine et accumule les matches importants. Il a reçu Gand et ira à Genk. Il pourrait nous prendre un peu à la légère, se disant qu’on n’est qu’un club de troisième zone.
Dans la tête, l’envie sera de votre côté; vous avez faim de football…
Alors que le RSCA va devoir chercher la motivation pour se déplacer un mercredi à Rocourt, de notre côté, elle viendra toute seule. On est tous focus sur ce match et qui sait si après 90 minutes, il n’y aura pas une petite surprise.
Elle serait juste énorme…
Un exploit vu tout ce qui entoure le match et les différences de traitement entre les professionnels qui ont un noyau de 30 parfaitement entraîné et les amateurs qui fonctionnent à 20 et n’ont eu que quatre petites semaines pour retrouver la forme ou du moins un semblant de forme! Mais on est super heureux d’en être là. Et je sais que je suis plus que jamais un privilégié. Combien de footballeurs ne rêvent-ils pas d’être à ma place? On doit donner le meilleur par respect pour eux, privés de leur passion. Ce sera peut-être, voire sûrement, le dernier match de notre saison. Profitons-en!
Le Covid peut-il encore venir perturber la fête?
En théorie, non! On a dû passer des tests antigéniques deux fois par semaine. Samedi, c’est à un test PCR qu’on a eu droit. Tout le groupe est négatif. On est donc tous d’attaque!