JUDO| Allison: jeune, femme... et présidente!
Qui a dit que les beaux rôles étaient réservés aux hommes d’un certain âge? Allison Hollevoet est la nouvelle présidente de la fédé francophone.
Publié le 29-06-2020 à 07h35
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C’est la surprise du chef ou plutôt de la cheffe! Vendredi soir, Allison Hollevoet a détrôné un Michel Bertrand en place depuis 2007 et est devenue la nouvelle présidente de la fédération francophone, six jours après une assemblée générale particulière, qui s’était déroulée en comité plus que restreint, dans les bureaux d’un huissier de justice, avec un vote réalisé par courrier pour éviter tout risque de rassemblement lié au coronavirus.
Mesures exceptionnelles qui avaient débouché sur un verdict tout aussi exceptionnel puisque trois administrateurs, le vice-président Éric Digiugno, le secrétaire général Jean Grétry et le trésorier Michel Theys, tous assimilés pro-Michel Bertrand, n’avaient pas été réélus, n’atteignant pas les 50% de votes indispensables.
Des plus fragilisées depuis un dépouillement traduisant l’avis des clubs, la position du président Bertrand ne tenait plus qu’à un fil avec, ce dernier vendredi, la tenue d’un CA renouvelé par l’arrivée de nouveaux membres, dont Claude Amery et Hervé Gourmand.
Se sentant en danger, orphelin de bon nombre de ses soutiens, Michel Bertrand a rendu les armes, ne se représentant plus pour occuper le poste de président. C’est à un duel Allison Hollevoet-Alain Delcoprs qu’on assistait alors. Avec une victoire de quatre votes contre trois en faveur de la judoka affiliée au Top Niveau Tournai et au détriment donc du vice-président de la FFBJ!
«J’ai toujours assumé»
Une grosse surprise pour certains. Une révolution de palais pour d'autres. Un vent de fraîcheur assurément! La Mouscronnoise d'origine, aussi ambitieuse et déterminée soit-elle n'a que 33 ans… «Comme quoi tout est possible, confie-t-elle en souriant. Je me doute que cette élection a surpris plus d'une personne… Comme quoi, être femme et jeune ne veut pas dire ne pas oser! C'est une très belle preuve de confiance des clubs d'abord, de mes collègues du CA ensuite.»
Une marque de confiance qui n'effraie pas la jeune femme! «L'AG du 20 juin avait donné un indicateur solide quant à un désir de changement de la part d'une grande majorité des clubs. Suite à cette assemblée, un CA devait se tenir pour redistribuer les cartes au sein des membres que compte ce dernier. Je n'ai jamais eu peur de prendre mes responsabilités (NDRL: que ce soit sur les tatamis ou en dehors; Allison ne nous en voudra pas si l'on dit qu'elle a un caractère fort, bien trempé). J'ai de nouveau assumé en me portant candidate à la présidence en étant soutenue par une équipe qui n'a qu'un désir: faire en sorte que la fédération francophone bosse pour tout le monde et redonne la parole aux clubs.»
Elle en est convaincue, «chaque personne affiliée à la FFBJ peut apporter son aide, ses compétences pour le bien de la fédération, pour le bien de l'ensemble de ses judokas», explique celle qui se trouve face à un gros défi. Celui de relancer un judo francophone qui sort affaibli de la crise sanitaire, qui ressent un terrible besoin de se relancer à une grosse année des Jeux de Tokyo. Compétition attendue où ses fers de lance, les élites Van Snick, Willems, Vertraeten, Chouchi, espèrent briller, ce qui serait l'assurance, couverture médiatique oblige, de mettre en valeur le judo du sud du pays et susciter des vocations chez les plus jeunes.