Pas de chômage temporaire pour la CBAS
Pour contrecarrer la décision de la commission des licences, Mouscron saisit une Cour belge d’arbitrage pour le sport qui aura du travail.
Publié le 14-04-2020 à 06h00
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On pourrait bien se croire dans une mauvaise série, un film décevant, un navet! Et pourtant, en plus de la crise du coronavirus qui est en train de plomber les finances de ses clubs, le foot belge est l’acteur malheureux d’un scénario imposé par sa commission des licences. Enfin, malheureux, tout le monde ne l’est pas! Car ladite commission a malgré tout fait des heureux – Anderlecht, Westerlo! – voire des miraculeux – Malines, Waasland! – avec son annonce, la semaine dernière, de la liste de clubs disposant pour la prochaine campagne de la licence pro. Par contre, au rang des recalés, est en tête le Standard qui voit pointer la menace de la D2 amateurs, soit le niveau auquel évolue… Acren-Lessines! Et puis, il y a Mouscron qui, faute de licence, chuterait, lui, en D1 amateurs, soit un échelon plus haut que le club liégeois. Rien de bien glorieux toutefois!
Qui ne dit mot consent…
Ces derniers jours, on a entendu tout et son contraire au Canonnier. À la version rassurante de la direction de l'Excel – «Contrairement à l'avis émis par la commission, notre club estime, qu'il est en mesure d'assurer la continuité de l'activité grâce à un budget de crise; on est confiant sur l'obtention de notre licence devant le CBAS en mai», ont affirmé le président Patrick Declerck et son directeur général Paul Allaerts – est venue se mêler la version plus dramatique des supporters et des observateurs extérieurs. Car la situation est plus que délicate, deux points noirs se cumulant cette année pour Mouscron: un montant de 3,2 millions à trouver pour garantir la continuité du club et éviter tout risque de faillite en pleine saison 2020-2021; une décision de justice du Tribunal de Tournai d'octobre dernier confirmant que les agents de joueurs Zahavi et Rautenberg ont tenu un rôle dans la gestion du club entre 2017 et 2018, condamnation à laquelle l'Excel n'a pas donné suite, ne la contestant pas, donnant l'impression de l'accepter et la reconnaître!
Même en provinciales!
Un budget trop court, la présence dans la prise de décision du club de personnes dont la présence est pourtant formellement interdite pour éviter les conflits d’intérêts: voilà le double dilemme de l’Excel qui va devoir jongler avec les arguments décisifs pour tenter de faire valoir son bon droit devant la Cour belge d’arbitrage pour le sport. Une CBAS pour qui le mois de mai sera chargée car, au-delà des sept clubs pros déboutés par la commission des licences, viendront s’ajouter à la liste des plaignants des clubs évoluant en séries amateurs et provinciales qui se disent floués par l’arrêt prématuré de la saison en raison de la crise sanitaire et par le système de montées et descentes mis en place par la fédération. On parle déjà de Seraing, du Lierse et d’une quinzaine de plus petits clubs.
En ces temps où le chômage temporaire est devenu une réalité pour bien des secteurs et travailleurs, la CBAS n’aura pas l’occasion cette saison de se tourner les pouces.