NATATION| A la cinquième place de notre mérite, le dur labeur des Dauphins Mouscronnois
Par définition, le dauphin est plutôt jouette. Mais quand il est mouscronnois, il se transforme en un redoutable bosseur prêt à de gros sacrifices.
Publié le 14-04-2020 à 06h00
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On dit du dauphin qu’il est un animal particulièrement social, assez joueur et même jouette. Lorsqu’on lui associe l’adjectif mouscronnois, il n’en perd pas son amabilité – l’accueil est toujours excellent dans le bassin hurlu – mais il devient un rude compétiteur qui allie rigueur, réussite et résultats. Par définition, le Dauphin mouscronnois est un travailleur qui se donne du mal. Un inlassable bosseur, un persévérant! Prenez les 250 affiliés que compte le RDM, additionnez leurs qualités, vous avez un club qui occupe, depuis bien des années, le haut du panier au niveau national.
Y a-t-il, dans le fond, meilleur en Belgique que le club hurlu dont la moisson de médailles, que ce soit au niveau provincial, francophone, national ou international, ne cesse de croître? «Sur un plan purement statistique, il y a le Brabo, répond Horatiu Droc, l'entraîneur à succès du RDM, qui apporte de suite une précision. Mais le club anversois est une alliance de sept clubs. Mouscron n'est qu'une seule et même entité. À mes yeux, on est donc le premier club belge. Et c'est sans prétention que je dis cela. C'est juste un constat!»
«Qui peut se dire élite?»
Le côté prétentieux, on y revient ou plutôt on l'évite lorsqu'il s'agit d'évoquer le groupe de la quinzaine de nageurs qui plongent chaque jour dans la piscine mouscronnoise et qui portent fièrement les couleurs du club dans les plus grandes compétitions. «Ce noyau, on ne l'appelle pas élite car, encore une fois, ça fait trop prétentieux! Qui a le droit de se dire qu'il est une élite?, justifie le responsable de la section natation, présent à Mouscron depuis plus de 20 ans. Nos meilleurs nageurs constituent le groupe top parce qu'il ne constitue pas un aboutissement. Être au top, c'est une bonne chose, ça signifie que vous avez des qualités, ça veut dire que vous savez être performant mais c'est savoir aussi se remettre souvent en question pour être capable de toujours viser un peu plus haut.»
Est-ce cette mentalité qui fait la réussite des nageurs mouscronnois? «Oui, il y a de cela, répond Horatiu qui, dans son travail de formation, est formidablement épaulé par de passionnés moniteurs, dont son épouse Monica. La réussite, ça se construit. Elle ne tombe pas du ciel! Jamais, ça vous arrive par hasard. Surtout pas en natation! Pourquoi est-on performant? Car on est pro! Du moins, on met tout en œuvre pour que ce soit le cas. On a un mode de fonctionnement porté sur la performance, le travail et la rigueur. La clé est là! Maintenant, les résultats ne se récoltent que si vous avez des nageurs capables de supporter tout ce travail et de s'appliquer cette rigueur. On les a à Mouscron! Où on est bien, où l'on vit bien. Bien sûr, on aimerait toujours plus de soutien et éventuellement plus de moyens mais avec IEG et la Ville, on reste bien aidé. On a une belle piscine, nos conditions de travail sont bonnes. La preuve: les jeunes qu'on forme restent chez nous!»
Partis mais vite revenus…
Et les rares tentés par l'aventure extérieure ont vite fait de rentrer au bercail. Car comme le dit Horatiu, à Mouscron, on est bien! Inutile de demander à Fanny Lecluyse, fer de lance du club, ce qu'elle en pense, elle qui, en 2013, était partie à Wachterbeke pour «voir autre chose» mais dont l'exil n'avait duré que huit petits mois.