Accès nord de Pairi Daiza : Silly sacrifié et isolé ?

On se souvient que le ministre wallon Willy Borsus a donné raison, le 20 juillet 2021, à des riverains qui avaient querellé, voilà deux ans, le projet de modifications de voiries communales dans le cadre, plus large, du dossier de la N56bis; cette décision a renvoyé automatiquement le projet de nouvelle route à la case "départ".

Après plusieurs mois d’attente, la réflexion a donc été relancée. Ce n’est pas le cabinet du ministre Écolo Philippe Henry (Mobilité), mais bien celui du ministre-président Élio Di Rupo (PS) qui orchestre ces rencontres.

Après l’échec du projet découpé en trois tronçons (parc-N523; N523-N525; N525-N7) est revenue sur la table l’idée d’un tracé Est, celui dit du Bois de la Provision. Son principe: passer à l’est du village de Gages en longeant ce bois et rejoindre la N523 entre Gages et Gondregnies.

Silly, entité sacrifiée?

Mais la Commune de Silly est farouchement opposée à ce projet qui "abandonnerait" les automobilistes juste avant Gondregnies (N523), en les laissant ensuite engorger le carrefour du Mauvinage avec la N57 et même se disséminer dans toute l’entité sillienne, en fonction de leurs trajets.

Lundi soir lors du conseil communal de Silly (et le bilan au sein des diverses commissions communales), le bourgmestre Christian Leclercq (LB) a insisté sur le fait que la Commune risque d’être la principale victime de ce scénario "poussé" par la Région, le Parc et les autres Communes (Ath, Brugelette, Lens).

"Certes, il y a un problème à Gages" note Christian Leclercq. "Il faut le régler. Mais sans en créer forcément ailleurs. Il faut que chacun prenne sa part du fardeau de Pairi Daiza…"

Toutes les Communes ont d’excellentes raisons de vouloir trouver une solution au gigantesque problème de mobilité causé par le parc animalier, problème auquel la Région wallonne et ses différents "dirigeants" n’ont jamais voulu s’attaquer. Mais chaque entité semble envisager la solution dans la seule perspective étriquée d’intérêts locaux.

La piste d’une liaison en trois phases vers la N7 a été abandonnée aujourd’hui. Des motifs techniques ont même été avancés, comme celui de lignes électriques; ces "problèmes" n’avaient manifestement pas été détectés préalablement par les nombreux techniciens ayant préparé le dossier pour la demande de permis.

«Utiliser tous les moyens»

Si les différentes parties semblent se rallier à la solution du tracé longeant le Bois de la Provision, la Commune de Silly est déterminée à s’y opposer coûte que coûte. "Nous avons clairement dit que nous allons utiliser tous les moyens" prévient Christian Leclercq.

Le point de vue sillien pourrait éventuellement évoluer si un "by-pass" est envisagé depuis la N523 vers la N57 en passant derrière le nouveau commissariat de police. Mais les Silliens redoutent en même temps des "promesses" qui ne seraient pas tenues, comme pour la N56 à Lessines ( "l’impasse Henry" ).

"Le Parc prévoit encore une croissance et les problèmes de mobilité vont s’accentuer, singulièrement à Silly" redoute Christian Leclercq.

Le bourgmestre de Silly répète également son étonnement devant l’inertie des différents pouvoirs à favoriser davantage le recours au rail, alors qu’il existe une gare à Cambron-Casteau. Des ministres Écolo (Gilkinet au Fédéral, Henry à la Région) ont des leviers, mais rien de bouge malgré des discours "à la mode".

Vraie étude de mobilité

À Silly, on réclame également une (vraie) étude de mobilité, "basée sur une situation réelle, par exemple en juillet ou en août" . D’aucuns ont parfois tenté de faire passer comme telle un relevé établi sur base de la téléphonie mobile, via un seul opérateur.

Silly est bien décidé à réduire au moins la vitesse du nouveau projet, sinon à placer un panneau "stop" devant une proposition que les Silliens ne considèrent pas comme une solution.