Le premier roman de Philippe Dester

Un pas plus loin

«Mes contes pour enfants contenaient toujours une part de magie, rappelle Philippe Dester. Ce sera vrai aussi pour un recueil de nouvelles qui paraîtra en décembre. Voici presque vingt ans, j'ai été lauréat d'un concours littéraire à Saint-Ghislain. Je me suis dit que j'étais sur la bonne voie…» Le livre qui sort de presse dans une jeune maison d'édition française est parti d'un défi que l'auteur s'est fixé. «Je voulais me prouver à moi-même que j'étais capable d'écrire un roman, après cette suite de textes courts, confie-t-il. Au départ, je savais que mon personnage était mort, frappé par le destin. Et qu'il n'allait pas se plaire là où il arriverait. Tout s'est construit petit à petit, et la fin n'est pas celle que j'avais imaginée en écrivant les premières pages.» Un extrait: «Alex reste silencieux un long moment. Il pense à sa vie terrestre, à tout ce qu'il n'a pas eu l'occasion ou le temps de faire, aux personnes qu'il aime et qu'il ne verra plus jamais. Ce n'est pas possible! Il doit y avoir moyen de retrouver les siens, de quitter cet endroit pourri, de retomber sur terre.»

Assis dans un champ de nuages, Alex dialogue avec un être invisible, chargé de l'accueil des nouveaux arrivants. Il vient de perdre la vie: son skateboard a heurté un véhicule qui roulait vite, en rue. Surpris de se retrouver en compagnie d'une voix aimable, qui souhaite le guider sur le chemin de la spiritualité, il s'informe de sa situation. «C'est ici que ton âme devra s'élever vers de plus hautes sphères!», affirme l'interlocuteur. Alex assiste de bien haut à son propre enterrement, impuissant face à la détresse de ses proches. Une mission lui sera confiée, puis une autre. Ces épreuves initiatiques, l'adolescent les affrontera. Elles sont basées sur celles du parcours terrestre. » J'ai lu, à une époque, beaucoup de livres sur la vie après la mort et j'avais, en fin d'adolescence, un intérêt réel pour la fonction de médium, se souvient Philippe Dester. Ces éléments-là ont fait du chemin, parfois à mon insu.»

Basé principalement sur le dialogue, le roman permet aux lecteurs de s'identifier aux personnages, de reconnaître chez eux les questions, erreurs et sentiments qui animent les humains. «C'est vrai que je n'apprécie pas les longues descriptions, je préfère que l'histoire avance en même temps que ceux qui la vivent, dit encore l'auteur. C'est un sujet difficile, les émotions sont fortes, les interrogations aussi. Elles peuvent être exprimées.»

Philippe Dester, «Dans un grand champ de nuages blancs», éditions du Saule, 14,90€