Wiers : le souhait du major D’Hainaut exaucé
Le legs qui porte son nom est destiné à l’école communale du village et à l’entretien du cimetière. Le placement de 79 500 € a été renouvelé par le conseil communal.
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- Publié le 10-06-2023 à 08h00
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Lors de sa dernière séance, le conseil communal de Péruwelz s’est penché sur le renouvellement d’un placement de 79 500 € effectué en 2012 et qui est arrivé à échéance. Ce point n’a pas causé de difficultés. Il résulte d’un legs effectué selon la volonté du major Adolphe D’Hainaut, décédé en 1971 et enterré au cimetière de Wiers. Ce legs était et est toujours destiné à l’école communale de Wiers et au cimetière du village pour l’entretien. Petit retour en arrière.
Le 18 septembre 1980, une somme était léguée par testament par Madame Druart, veuve D’Hainaut, en faveur des élèves de l’enseignement communal de la section de Wiers. Ce legs, qui se montait à une somme de 3,2 millions de francs, a été accepté lors de la séance du conseil communal du 5 avril 1984 et approuvé par arrêté ministériel wallon le 15 décembre 1984.
Par la suite, une commission communale Legs Major D’Hainaut a été créée le 22 mars 1993 pour gérer ces fonds. Elle est composée de quatre membres, à savoir le chef d’école en fonction à l’école communale de Wiers, deux membres de la majorité et un membre de la minorité du conseil communal, en l’occurrence ici l’échevine Corinne Risselin et la conseillère Sylvie Platteau pour le MR et le conseiller Jean-Philippe Régibo pour le PS.
"Le dernier placement datait de 2012 et est arrivé à terme. Le donateur avait demandé que les intérêts servent au cimetière de Wiers et aux enfants de l’école. Ici, on renouvelle donc le placement et nous poursuivons donc la démarche selon les souhaits du donateur", a expliqué le bourgmestre, Vincent Palermo.
Un prix pour les meilleures rédactions
Dimitri Kajdanski, conseiller communal et par ailleurs historien, se souvient bien de ce legs puisqu’il a lui-même fréquenté l’école communale de Wiers. "Le donateur habitait Wiers et n’avait pas d’enfants. Son souhait était que les intérêts provenant de ce legs soient reversés de deux manières. Un, aux élèves de l’école communale. Je me souviens qu’à l’école, nous recevions des prix après avoir rédigé une rédaction autour du civisme. Les meilleures copies recevaient un prix, en francs belges à l’époque. Deux, les intérêts du legs devaient servir à l’entretien du cimetière de Wiers."
En pénétrant dans le cimetière se dresse un obélisque qu’il est impossible de rater. En prenant l’allée située à gauche de l’obélisque, la tombe du major D’Hainaut se trouve tout de suite sur la droite dans l’allée. "Il s’agit d’une sépulture assez vaste qui regroupe la dépouille du major et celles d’autres personnes de la famille ainsi que des gens qui ont été les auteurs d’actes de résistance face à l’envahisseur, confie Dimitri Kajdanski. Le major D’Hainaut a pour sa part été actif durant les deux grands conflits mondiaux."
Nombreuses décorations
Effectivement. Né à Haine-Saint-Paul le 9 décembre 1888, Adolphe D’Hainaut épousera Laura Druart, de Wiers, elle-même née en 1888 et décédée en 1984. Il participera aux deux guerres mondiales: 14-18 et 40-45. Il deviendra major et sera fait Grand Officier de l’ordre de Léopold II, Officier de l’ordre de Léopold et Officier de l’ordre de la Couronne. Ces mentions figurent sur sa tombe. Il recevra la Croix de guerre avec palmes, la Croix de l’Yser, la Croix de feu et la médaille africaine.
"Le major Adolphe D’Hainaut est décédé à Tournai le 29 septembre 1971, précise Dimitri Kajdanski. Ses funérailles ont été célébrées dans l’intimité, le 30, à la chapelle du séminaire de Tournai. En réalité, le prix a été instauré de son vivant et ensuite donc sera alimenté par une dotation, à savoir un placement qui porte son nom et dont les intérêts sont toujours attribués chaque année à des élèves de sixième de l’école communale de Wiers."
Le major aura ainsi laissé une trace indélébile.