Wiers: il l'appelle 243 fois en dix jours. Excessif? Non...
Condamné en 2021 pour les mêmes faits, le prévenu est "retombé dans l’engrenage du harcèlement" envers son ex-compagne.
Publié le 22-03-2023 à 06h00
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La présidente interpelle d’emblée l’homme sous bracelet électronique. "L’élément troublant dans ce dossier, c’est que vous avez bénéficié d’un sursis probatoire en septembre 2021 pour des faits similaires. La victime harcelée est toujours la même: votre ex-compagne". Le prévenu en état de récidive s’est excusé plusieurs fois face au tribunal. "Elle m’a rappelé et je suis retombé dans l’engrenage". La défense a apporté des précisions quant à ce contexte particulier. "La relation entre les deux était toxique. La première rupture se passe mal. Des plaintes sont déposées par Madame, car mon client la harcèle. La situation change par la suite, puisque celle-ci le recontacte. Ils sont à nouveau ensemble lorsque Monsieur est condamné en septembre 2021. D’ailleurs, elle envoie deux courriers au procureur du roi à ce moment-là. Mais nouvelle séparation en novembre 2021. Mon client se dit qu’elle va revenir, donc il recommence à l’appeler sans arrêt". L’avocate n’a pas d’autres options, dit-elle, que de solliciter un sursis probatoire.
Un discours déjà entendu
La présidente et la procureure du roi ne l’entendent pas de cette oreille. "Monsieur a sûrement tenu le même discours lors du précédent jugement, qu’il était amoureux. Les nouveaux faits de harcèlement ont été commis alors qu’il était assisté par un psychologue. Je n’ai pas l’impression qu’il y a une prise de conscience. Dans l’une de ses auditions, le prévenu indique qu’il a appelé la victime 243 fois en 10 jours. Ce n’est pas excessif pour lui. L’expert qui l’a entendu a mentionné dans son rapport que l’homme était peu disposé à se prendre en charge", souligne le ministère public qui requiert 37 mois de prison. Jugement, le 3 avril.