Choleuses et choleux n’ont pas perdu la main à Wiers
Cette édition 2023 marquait le grand retour du crossage d’hiver dans le village frontalier, avec une fois de plus beaucoup de monde.
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Publié le 20-02-2023 à 16h16 - Mis à jour le 20-02-2023 à 16h18
Il y avait encore du monde ce lundi dans les rues de Wiers pour le retour du crossage d’hiver. Des habitants du village, dont les irréductibles Kit et Fons, mais aussi des environs comme Péruwelz, Harchies, Antoing et Basècles ou même d’encore plus loin. Et du brun au fluo, beaucoup de couleurs aussi.
"Pour certains, le crossage débute dans les maisons, où les équipes sont constituées, confie Dimitri Kajdanski, un des organisateurs, qui ouvre la boîte à anecdotes. Chacun a sa tradition: souvent la bistouille accompagnée de variantes comme gâteau, omelette ou crêpe. Il y a plusieurs années, une équipe de filles était ravagée dès 10h du matin."
Le froid joue aussi sur les organismes, selon Dimitri. "Quand les équipes entrent dans un local chauffé, leurs membres ont tendance à s’endormir et à parfois oublier un des crosseurs. Une année, un crosseur s’est même enfermé dans une voiture, sur la place, à la vue de tous, pour dormir. Il y a passé la nuit ! Souvent, chaque équipe se gère de manière familiale pour éviter de laisser les personnes reprendre la route. On vient les rechercher ou elles retournent à pied. C’est devenu moins régulier, mais auparavant, des équipes décrossaient souvent dans les jardins, les prairies, les cours, mais tout le monde n’apprécie pas de voir des crosseurs débarquer à la maison."
"On ne compte pas non plus les pertes de balles, les crosses cassées. Les fins de journée sont parfois difficiles, surtout pour frapper correctement dans la balle. Il faut savoir que les anciens de l’équipe expliquent rarement aux nouveaux qu’à chaque tonneau, on boit un coup. Les nouveaux se laissent vite déborder."
La politique en pause
Une véritable trêve politique s’instaure durant le crossage. Si, si, c’est possible ! La preuve encore cette année.
"Lors d’un crossage, la politique est en pause car une même équipe est parfois constituée de personnes qui sont élues au conseil communal sur des listes différentes, poursuit Dimitri. Il y a encore une vingtaine d’années, certains élus péruwelziens, qui ne sont actuellement plus en politique et qui n’étaient pas favorables à ce genre de folklore, réunissaient le conseil communal le lundi du crossage de Wiers. Certains siégeaient en ayant fait le crossage. Vous imaginez leur état. D’autres n’y arrivaient jamais !"